"On est dans un système de soins malade" : le Samu des Bouches-du-Rhône croule sous les appels de médecine générale
Les appels ont augmenté de 30% à 40% depuis le début des vacances scolaires à cause de l'épidémie de grippe et de la grève des médecins généralistes.
C'est la "semaine de tous les dangers" pour le système de santé français, selon le ministre de la Santé François Braun, qui s'est rendu mercredi 28 décembre au centre hospitalier Annecy Genevois en Haute-Savoie. Partout en France, les hôpitaux sont en tension face une épidémie de grippe et au manque de médecins généralistes appelés à faire grève. De nombreux malades se reportent sur le Samu et les standards sont saturés comme à Marseille, dans les locaux du Samu des Bouches-du-Rhône.
Dans un vaste open-space, une vingtaine de personnes repondent aux appels, comme Romain Di Maiolo, assistant de regulation medicale. "Vous avez mal au ventre, c'est ça ? Vous vomissez et malgré le Doliprane, ça ne passe ?", interroge-t-il au téléphone. "Je vais vous passer le médecin, Madame. Restez bien en ligne, on a pas mal d'attente." Ce type d'appel, qui relève de la médecine générale, est en forte augmentation. "C'est un bon exemple de ce qu'on a en ce moment : symptôme grippal, vomissements, etc."
30% à 40% d'appels en plus depuis le début des vacances
La faute à une explosion de cas de grippe notamment, mais aussi aux cabinets médicaux fermés en raison de la grève. "Ils ne savent plus trop où aller et ils nous appellent pour nous demander un conseil et savoir où aller justement", explique Romain Di Maiolo. "On a des outils qui ont été mis en place. On a des listes qui nous arrivent pour aider au mieux à orienter le patient vers la structure la plus adaptée à son état." "Depuis le début des vacances scolaires, on a environ 30% à 40% d'augmentation en semaine", affirme le Dr André Puget, chef du Samu des Bouches-du-Rhône.
"Sur la journée d'hier, on a plus de 3 000 appels alors que d'habitude on était aux alentours de 2 000 à 2 200 appels jour."
Dr André Puget, chef du Samu des Bouches-du-Rhôneà franceinfo
La grève des médecins généralistes a une incidence, selon lui. "Des médecins généralistes ici nous aident à la régulation mais ce matin, par exemple, on avait 30 appels de médecine générale en attente", constate le chef du Samu. "On peut leur donner un conseil médical simple ou on peut leur dire malheureusement faut aller sur les urgences", explique-t-il. "Alors soit ils peuvent se déplacer, soit on envoie une ambulance qui va les chercher, les amènent à l'hôpital en espérant qu'ils vont pas y rester parce que des places hospitalières, il y en a pas beaucoup."
Pas de colère contre les médecins grévistes
La situation est tendue mais cet urgentiste insiste : "Moi, je ne suis en colère contre personne;" Il n'en veut pas aux médecins grévistes. "Si vous voulez, on est dans un système de soins malade. Mon épouse est médecin généraliste donc je comprends aussi ce côté-là. Je pense qu'il faut qu'on se mette autour d'une table et qu'on discute pour essayer de trouver des solutions", affirme-t-il.
En attendant, il va falloir tenir le rythme, peut-être plusieurs semaines encore. Les autorités sanitaires craignent un rebond épidémique en janvier à cause des retrouvailles familliales pendant les fêtes de fin d'année.
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