Laëtitia Milot (Plus belle la vie) raconte son combat contre l'endométriose
- Quand avez-vous appris que vous souffriez d'endométriose ?
Laëtitia Milot : "Les premiers symptômes sont venus vers 25-26 ans. Et j'ai appris que j'avais une endométriose vers 28-29 ans. Il a donc fallu 4-5 ans pour que le diagnostic soit posé. Et j'ai eu la chance que ce soit au bout de 4-5 ans. Malheureusement plein de femmes doivent attendre entre six ou dix ans pour avoir le diagnostic."
- Y a-t-il un manque de connaissance de la maladie de la part des professionnels de santé ?
Laëtitia Milot : "Au début, on m'a dit que c'était dans la tête. Les premières gynécologues que j'ai consultées m'ont dit qu'il était normal de souffrir pendant les règles. C'était normal. Et souffrir pendant les rapports sexuels ou souffrir dans d'autres cas de la vie intime, c'était dans la tête. Et j'ai une bonne gynécologue au bout de 5-6 ans qui m'a fait les bonnes analyses et une échographie. Et c'est à ce moment-là qu'on a découvert que j'avais une endométriose. Du coup, j'ai été soulagée à la fois de mettre un nom sur cette maladie même si elle m'a annoncé qu'il serait difficile d'avoir un enfant et qu'il n'y a pas forcément de traitement très efficace pour cette maladie. Mais au moins, je n'étais pas folle."
- Pourquoi avoir décidé de profiter de votre notoriété pour parler de l'endométriose ?
Laëtitia Milot : "En gardant ça pour soi, ça n'évoluera jamais. On ne s'attardera jamais sur la recherche de cette maladie. L'endométriose est une maladie qui est effectivement un peu taboue parce qu'elle touche à l'intimité d'une femme. Mais en même temps, il existe plusieurs maladies qui touchent à l'intimité d'une femme et dont on parle. J'ai pris mon courage à deux mains et j'ai décidé d'en parler pour ces femmes atteintes d'endométriose avec des stades bien plus élevés que le mien. Et je pense aussi à la jeune génération parce que malheureusement de plus en plus de jeunes filles dès les premières règles sont atteintes d'endométriose. Certaines le savent, certaines ne le savent toujours pas. Et l'endométriose concerne de plus en plus de femmes. Aujourd'hui, les médecins estiment entre trois et six millions le nombre de femmes atteintes en France mais ce chiffre est peut-être plus élevé. Il faut absolument s'attarder sur la recherche parce que ce n'est pas normal de rester dans cette douleur. Les femmes se sont habituées à vivre dans cette douleur mais ce n'est pas normal. Je donne également de l'espoir dans ce livre pour les couples parce que l'endométriose est une maladie de couple. Il faut que les couples restent soudés, communiquent… Il faut que le compagnon soutienne sa femme et l'accompagne dans les démarches."
- Pourquoi avoir choisi "Le bébé, c'est pour quand ?" comme titre de votre livre ?
Laëtitia Milot : "C'est la première question qui me venait. Je me suis mariée, on a eu une maison et tout le temps, même la famille, les amis qui n'étaient pas forcément au courant que j'avais une endométriose me demandaient "c'est pour quand le bébé"… car c'est la suite logique. Au début, je restais dans l'ombre et maintenant je leur réponds que j'ai une endométriose, que j'ai des difficultés à avoir un enfant, qu'avec mon compagnon on essaie d'en avoir un… et je leur demande d'arrêter de me poser cette question. Cela nous a fait du mal. Les journalistes nous posaient beaucoup la question dans les interviews parce que c'est une suite logique dans l'histoire du couple. Mais cela me faisait beaucoup de mal parce qu'on essaie, c'est de l'espoir, je donne de l'espoir à toutes ces femmes qui n'y arrivent pas forcément mais on a de l'espoir. On sait qu'on y arrivera. On pense également à l'adoption parce qu'il y a des millions d'enfants qui sont nés au mauvais endroit et au mauvais moment malheureusement et qui ne demandent qu'à être accueillis dans un foyer. On pense donc à plusieurs options. Il y a plusieurs solutions pour être mère."
Livre
- Le bébé, c'est pour quand ?
Laëtitia Milot
Ed. Michel Lafon, avril 2016
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