Lévothyrox : risque de pénurie du médicament de substitution
Les gouttes (médicament L-Thyroxine Serb) - qui contiennent la même hormone de substitution (la lévothyroxine) que les comprimés de Lévothyrox - sont "indispensables pour les enfants de moins de 8 ans et pour les personnes qui ont des troubles de la déglutition", soulignait ce 31 août l'Agence du médicament ANSM.
"Pour ces patients, qui ne peuvent pas prendre des comprimés, il n'y a pas d'alternative", précise le directeur général de l'ANSM, Dominique Martin.
Or "le report vers les gouttes à la place du Lévothyrox nouvelle formule, tout à fait sûre et de meilleure qualité que l'ancienne formule, risque de priver des enfants d'un traitement indispensable" avertit le patron de l'ANSM. "Il faut tous agir (médecins, pharmaciens, patients, ndlr) pour que cela n'arrive pas", lance-t-il. Par conséquent, les gouttes doivent leur être "réservées en priorité" ainsi qu'aux patients ayant des troubles de la déglutition.
L'ANSM demande donc "dès à présent" aux médecins et aux pharmaciens de respectivement les prescrire et les délivrer en priorité à ces patients. Les pharmaciens doivent inviter les autres patients présentant une ordonnance de gouttes à consulter à nouveau leur médecin, ajoute l'ANSM.
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Plus aucun générique disponible en France
Trois millions de patients prennent du Lévothyrox en France pour hypothyroïdie ou après une opération de cancer de la thyroïde. Contrairement à d'autres pays plus aucun générique n'est disponible en France, constate l'agence sanitaire.
Les gouttes pour traiter des hypothyroïdies représentent environ 1% des ventes.
Le changement de formule du Lévothyrox du laboratoire Merck Serono (groupe Merck KGaA) ne concerne pas le principe actif (la lévothyroxine) mais porte sur des excipients qui lui sont associés, comme le lactose qui a été remplacé par le mannitol, très courant dans l'alimentation et d'autres médicaments.
Néanmoins, la nouvelle formule est accusée d'engendrer divers effets secondaires (crampes, maux de tête, vertiges...), d'après une pétition signée par plus de 170.000 mécontents, patients ou proches.
Le numéro vert (accessible du lundi au vendredi) mis en place le 23 août par l'ANSM pour "répondre aux inquiétudes des patients" a reçu un afflux d'appels les deux premiers jours - soit près de cent mille appels les deux premiers jours, certaines personnes appelant plusieurs fois avant d'obtenir une réponse vu l'encombrement.
Au total, 154.000 appels ont été dénombrés mercredi, avec un rythme d'appels quotidien tombé à 2.500, indique l'agence sanitaire.
avec AFP
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