Quelles sont les causes de l'épilepsie ?
Les causes de l’épilepsie sont très variées et très complexes, c'est pour cette raison qu'il n’existe pas une seule épilepsie, mais des épilepsies. Elles peuvent être distinguées entre deux grands groupes : celles provoquées par une lésion et celles sans lésion.
Deux grands groupes d'épilepsies
D'une part, les épilepsies symptomatiques dues à une lésion font suite à des perturbations du métabolisme, à une tumeur, une infection, à des troubles vasculaires du système nerveux central ou encore à des anomalies de l'organisation cérébrale. Elles peuvent aussi être d'origine traumatique, suite à un hématome cérébral ou une conséquence de maladies neurodégénératives ou encore de maladies rares.
D'autre part, les épilepsies idiopathiques (dont on ne connait pas la cause) sont dites génétiques. "On considère que les facteurs sont génétiques, mais pour autant on ne les connaît pas", précise le Docteur Vercueil, épileptologue au CHU de Grenoble. "A l'heure actuelle, seuls trois ou quatre gênes par an sont identifiés par les chercheurs. Ce n'est pas suffisant pour mettre au point des traitements", poursuit-il. Pour l'instant tous les antiépileptiques inhibent les crises, mais ne sont pas curatifs.
Selon l'Institut du cerveau et de la moëlle épinière (ICM), les épilepsies héréditaires sont rares. C’est le cas lorsque une mutation génétique a eu lieu "dans un seul gène majeur". En revanche, dans la majorité des cas, il y a plusieurs mutations génétiques dans plusieurs gènes, d'où la difficulté des les identifier.
D'après le Dr Vercueil, "on observe deux populations majeures : les enfants dont l’épilepsie est souvent génétique et les personnes âgées suite à un AVC, une tumeur ou la maladie d’Alzheimer par exemple".
Une maladie sans symptômes
"La seule maladie dont le symptôme est le risque c'est l’épilepsie", explique Le Dr Vercueil. "Pour un malade, penser au risque de faire une crise est un vrai handicap. C'est un facteur d'angoisse et d'anxiété pour lui et son entourage", ajoute-t-il. L’épileptologue explique que "pour évaluer cette maladie, aucun symptôme n’est visible, la seule chose à évaluer est le risque de faire une crise". Trois critères existent pour évaluer les risques :
- le temps qui passe après une crise ;
- la cause (une lésion sera toujours à haut risque) ;
- un électroencéphalogramme (EEG) pour voir s’il y a des décharges neuronales ou non.
"C’est donc une maladie très particulière, difficile à évaluer et encore trop stigmatisée par la société", conclut-il.
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