Pollution et santé : à vos questions !
Quels sont les effets de la pollution sur notre organisme ? Qui sont les personnes à risques ? Quelles sont les précautions à prendre ? Faut-il éviter de faire du sport en cas de forte pollution ? Quels modes de transports privilégier ?
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Le Dr Gilles Dixsaut, spécialiste du fonctionnement de l’appareil respiratoire, sera l'invité du Magazine de la santé pour répondre à toutes vos questions sur les effets de la pollution.
Un enjeu majeur de santé publique
La pollution atmosphérique, troisième cause de mortalité évitable, génèrerait 48.000 décès prématurés par an, selon l'organisme Santé publique France. "Nos concitoyens [...] savent maintenant que les microparticules pénètrent jusque dans le cerveau, pénètrent dans les fœtus des femmes enceintes et par conséquent, il est absolument urgent d'agir et de changer nos comportements", a estimé à l'Assemblée la ministre Ségolène Royal.
Selon l'Institut National de l'Environnement industriel et des risques, l'épisode qui a débuté le 20 janvier est "exceptionnel par son ampleur géographique", touchant une grande partie de la France mais aussi le Benelux, le Royaume-Uni, l'Allemagne et plusieurs pays d'Europe centrale.
En cause, le trafic routier, l'industrie, le chauffage résidentiel et l'agriculture, associés à des conditions anticycloniques stables et froides ne favorisant pas la dispersion des polluants.
Le seuil d'alerte est dépassé dans de nombreux départements mais des mesures sont prises sur les routes et dans les transports en commun.
La vitesse est limitée (-20 km/h) en Gironde, dans les Hauts-de-France, le Bas-Rhin et plusieurs départements bretons notamment. Les bus sont gratuits à Dunkerque, Arras ou Saint-Brieuc et des forfaits mis en place dans les transports en commun à Lille, Strasbourg ou Paris.
Les initiatives de Grenoble, Lyon et Paris
La circulation des voitures restera limitée 25 janvier à Grenoble, Lyon et Paris où une légère amélioration de la qualité de l'air est cependant attendue.
Dans la capitale, l'interdiction concerne tous les véhicules portant une vignette Crit’Air 5 et non classés, c'est-à-dire de plus de 16 ans. Dans l'agglomération iséroise, les voitures vieilles de plus de 20 ans – 8% du parc automobile – ne pourront pas circuler, de même que les poids lourds, bus et autocars immatriculés avant octobre 2001 et les deux roues d'avant juin 2000.
À Lyon et Villeurbanne, où ces macarons ne sont pas obligatoires, c'est encore l'alternance quotidienne des plaques d'immatriculation paires et impaires qui prévaut, mais les véhicules dotés des vignettes 1, 2 et 3 échappent aux restrictions. L'institut Atmo Auvergne-Rhône-Alpes, qui surveille la qualité de l'air, ne prévoit pas d'évolution favorable ce 25 janvier : à Lyon et Grenoble, la concentration de particules fines devrait dépasser 100 microgrammes par mètre cube (µg/m3), au-delà du seuil d'alerte de 80 µg/m3.
En Ile-de-France au contraire, Airparif anticipe un phénomène d'"inversion des températures" permettant aux particules de se disperser : après trois jours de concentration aux alentours de 90 µg/m3, la capitale est repassée mardi au niveau "information" et la prévision est de 40 à 55 µg/m3 pour mercredi. A la veille d'un 5e jour de pic de pollution, la maire de Paris Anne Hidalgo a cependant réitéré sa demande au préfet de police d'étendre l'interdiction de circuler aux véhicules Crit'Air de niveau 4 pour les 25 et 26 janvier. Selon Airparif, en Ile-de-France, si l'ensemble des véhicules concernés respectait les restrictions actuelles, cela devrait permettre de réduire de 14% à 15% les émissions de particules et de 20% les émissions d'oxyde d'azote issues du trafic routier.
Près de 3,4 millions de vignettes ont été commandés en France (contre 950.000 fin décembre), dont 235.000 en Isère et 64.000 dans le Rhône, selon le ministère de l'Environnement.
avec AFP
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