Schizophrénie : "être prisonnier d’une autre réalité"
Diffusée à la télévision et sur les réseaux sociaux à partir du 2 mai, ce spot commandé par la Fondation Pierre Deniker invite à se représenter la schizophrénie comme un enfermement dans une réalité "augmentée" d’hallucinations et d’idées délirantes.
"L’objectif de cette campagne est la déstigmatisation de la schizophrénie", nous explique la responsable de communication du projet. "Il s’agit d’une maladie assez répandue, puisqu’elle concerne 1% de la population – c’est plus que la maladie de Parkinson ou que la sclérose en plaques. Mais elle est paradoxalement assez méconnue, et souffre de préjugés dramatiques. Par exemple, les schizophrènes seraient violents… alors que le danger existe surtout pour eux-mêmes : la moitié des patients fait une tentative de suicide. Selon les estimations, ils sont de 7 à 17 fois plus agressés et maltraités que la population générale."
Autre idée fausse : la schizophrénie serait la cause d’un mauvais environnement familial. "En réalité, cette maladie qui affecte le cerveau résulte de l’interaction d’une vulnérabilité génétique et de facteurs dits environnementaux (infections virales, consommation de substances toxiques, stress...)"
Informer sur les avancées des soins
"Cette méconnaissance à de graves conséquences : en France, entre l’apparition de la maladie et la pose du diagnostic, il se passe en moyenne 10 ans", explique la fondation Pierre Deniker. "Aujourd’hui, en combinant traitement médicamenteux et accompagnement, on peut faire disparaître les symptômes, en réduisant de moitié le risque de rechute". Selon des estimations du Collectif Schizophrénies, "à partir de la mise en place d’un traitement, d’un suivi global et d’un accompagnement vers l’emploi, 60% des malades accédent au monde du travail en moins de 18 mois".
Parce que dans 75% des cas, les troubles apparaissent entre 15 et 25 ans, la campagne sera diffusée sur de nombreux médias et chaînes de télévisions ciblant ces publics.
"À l’automne, une seconde campagne sur les réseaux sociaux visera à sensibiliser contre l’usage abusif du mot « schizo », encore une fois pour lutter contre la stigmatisation, et casser les clichés qui persistent sur les symptômes de cette maladie". L’idée reçue la plus persistante est certainement la confusion entre schizophrénie et le dédoublement de la personnalité. "Cette image est régulièrement utilisée à tort dans les films ou les médias, alors qu’une personne avec schizophrénie a des hallucinations (auditives, olfactives, gustatives, visuelles ou tactiles), des idées délirantes (persécution, transmission de pensée…), ainsi que des difficultés cognitives qui la gênent dans sa vie quotidienne (concentration, mémorisation, organisation…)".
la rédaction d'Allodocteurs.fr
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