Les couche-tard ont-ils plus de risques de mourir tôt ?
Les couche-tard mourront-ils tôt ? C’est, en substance, la question que soulève une étude britannique, publiée il y a quelques jours dans la revue Chronobiology International.
Selon les auteurs, le chronotype, c’est-à-dire le fait d’être du matin ou du soir, pourrait avoir un impact sur les pathologies cardiovasculaires, les maladies mentales et les pathologies métaboliques comme le diabète.
La recherche, réalisée à partir d'une base de données publique, a porté sur près d'un demi-million d'habitants du Royaume-Uni âgés de 38 à 73 ans suivis durant six ans et demi. Durant cette période, les participants "couche-tard" ont eu un risque de décès (toutes causes confondues, à un âge donné) 10% plus élevé que les couche-tôt. Extrapolé à l'ensemble de la population britannique, le sur-risque est estimé entre +2% et +18%.
Des travaux qui corroborent des observations antérieures
Des études antérieures avaient souligné leurs taux plus élevés de maladies cardiovasculaires et de pathologies métaboliques comme le diabète. Mais cette étude est la première à explorer le risque de mortalité, note l'Université de Surrey dans un communiqué.
"C'est un problème de santé publique qui ne peut plus être ignoré", estime Malcolm von Schantz, professeur de chronobiologie à l'Université de Surrey. Selon lui, les couche-tard devraient pouvoir bénéficier d'une plus grande flexibilité d'horaires de travail pour commencer et finir plus tard.
"Les noctambules qui tentent de vivre dans un monde du matin peuvent en subir les conséquences sur leur santé", renchérit Kristen Knutson (université Northwestern, à Chicago) co-auteure avec lui de l'article.
Comment expliquer le phénomène ?
Diverses hypothèses sont prudemment avancées pour expliquer les données observées. Toute une variété de comportements mauvais pour la santé seraient observés chez les couche-tard (manque d'exercice, de sommeil...). "Il se pourrait que les personnes couche-tard aient une horloge biologique interne qui ne correspond pas à leur environnement externe", avance Mme Knutson.
Les couche-tard ont plus tendance à souffrir de troubles psychologiques, de diabète, de troubles neurologiques, gastro-intestinaux et respiratoires. Ils ont également davantage tendance, à fumer, boire de l'alcool, consommer de la caféine et des drogues illégales.
Le passage à l'heure d'été, qui coïncide d'ailleurs avec une incidence plus grande de crises cardiaques, est moins bien supporté par les couche-tard, relèvent également les chercheurs.
avec AFP
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