Finastéride : augmentation du risque de dépression et de suicide
"Tout changement d'humeur doit conduire à une interruption du traitement et à une surveillance", souligne l’ANSM dans un communiqué publié le 9 novembre, destiné aux patients sous finastéride et aux professionnels de santé.
À la dose de 1 mg, le finastéride (Propecia® du laboratoire Merck et génériques) est indiqué dans le traitement de la chute de cheveux et de la calvitie, chez l'homme uniquement. A la dose de 5 mg (Chibro-Proscar et génériques), il est indiqué dans le traitement de l'hypertrophie bénigne de la prostate.
Le risque de dépression était déjà mentionné dans la notice du finastéride 5 mg, rappelle l'ANSM, et il figure dorénavant aussi dans celle du finastéride 1 mg.
"L'Agence européenne des médicaments (EMA) a demandé une modification des documents d'information de toutes les spécialités 1 mg et 5 mg afin d'avertir les professionnels de santé et les patients sur les risques de changements d'humeur, d'idées suicidaires et de dépression", explique l'Agence du médicament. "Le traitement par finastéride devra ainsi être interrompu devant tout symptôme psychiatrique", souligne-t-elle.
Des troubles persistants
Par ailleurs, des troubles sexuels (diminution de la libido, troubles de l'érection et de l'éjaculation) figurent également parmi les effets indésirables du finastéride. L'ANSM "rappelle qu'il est possible d'observer une persistance" de ces troubles sexuels après l'arrêt du traitement. Enfin, "comme mentionné dans les documents d'information, des cas de cancers du sein ont également été rapportés chez des hommes traités par finastéride", note l'agence.
Fin 2015, l'Agence canadienne du médicament faisait déjà état de notifications de pensées ou comportements suicidaires. L’alerte avait été relayée par la revue Prescrire en mai 2016. La revue médicale indépendante faisait également part d'une étude américaine de pharmacovigilance. Entre 1998 et 2013, des chercheurs ont répertorié près de 5.000 alertes relatives au finastéride et, dans la majorité des cas, ces alertes ont été considérées comme graves. En plus de troubles sexuels persistants, une partie des patients prenant cette molécule a signalé des idées suicidaires. D’autres travaux publiés la même année confirmaient l’existence d’une corrélation entre utilisation du traitement et augmentation de ce type de risques.
avec AFP
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