La revue Prescrire actualise sa liste noire des médicaments
En 2019, la liste des traitements à éviter s’allonge encore. Le 31 janvier, la revue indépendante Prescrire a publié une nouvelle liste de médicaments "plus dangereux qu'utiles", faisant parfois courir des risques sanitaires "disproportionnés". Celle-ci, qui comporte déjà près d’une centaine de références, a été actualisée : s’y ajoutent l’Esmya, le Décontractyl, le Rectogesic, le Toplexil, l’Ocaliva et le Cimétidine Mylan. Le Ketek, l’Uptravi et l'anticancéreux olaparib/Lynparza ont pour leur part été enlevés de la liste, car retirés du marché ou en cours d’analyse.
"Quelques médicaments, qui figuraient dans de précédents bilans des médicaments que Prescrire conseille d'écarter, ont été retirés, car de nouvelles données ont montré que leur balance bénéfices-risques n'est pas nettement défavorable, ou que ces médicaments sont des options dans de rares situations", ajoute Prescrire. Sont concernés le Lynparza, le Xolair, le Vectibix et le Champix.
Les six ajouts de 2019
- Le Décontractyl, en comprimés ou en baume :
Ce médicament est utilisé pour soulager les douleurs des contractures musculaires. Il a pour effets indésirables des somnolences, des nausées, des vomissements, des réactions allergiques graves et peut entraîner des dépendances à cause de ses effets psychotropes. La pommade expose en outre à des atteintes cutanées graves. Ces effets indésirables sont dus au principe actif du médicament, la méphénésine.
- Le Toplexil et ses génériques (dont Humex) :
Ce traitement contre la toux a des propriétés neuroleptiques et expose à des "effets indésirables disproportionnés", cela à cause de son principe actif, l'oxomémazine.
- Le Rectogesic :
Cette pommade pour fissures anales n’est pas plus efficace qu'un placebo, et elle peut entraîner des maux de têtes fréquents.
- La Cimétidine Mylan :
Cet antihistaminique est autorisé pour les brûlures d'estomac et les renvois acides. Il expose à des interactions indésirables avec beaucoup d’autres traitements.
- L’Ocaliva :
Ce traitement est prescrit pour une maladie rare, les cholangites biliaires primitives. Il n’améliore pas l’état de santé des patients, aggrave fréquemment les symptômes de la maladie et "semble exposer à des effets indésirables hépatiques graves, parfois mortels". Son principe actif est l’acideobéticholique.
Ce médicament, dont le principe actif est l’ulipristal, est utilisé pour traiter les fibromes utérins. Il expose à des atteintes hépatiques graves, qui peuvent entraîner des transplantations hépatiques.
Prescrire rappelle en outre que les vasoconstricteurs décongestionnant par voies orale ou nasale comme l'éphédrine ou la naphazoline entraînent un risque de troubles cardiovasculaires graves, voire mortels. Interrogé par l’AFP, le directeur éditorial de la revue Bruno Toussaint indique que fin 2017, les autorités sanitaires en ont interdit la publicité grand public. "C'est un petit pas qui montre que les autorités reconnaissent que ces produits posent problème, mais sans les retirer du marché", estime-t-il.
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