Les médecins généralistes démunis face à la précarité de certains patients
"En tant qu’acteurs clés du premier recours, les médecins généralistes ont un rôle central dans la prise en charge des patients en situation de vulnérabilité sociale", estime la Drees, qui a publié une étude sur le sujet le 23 octobre. Selon l’institut statistique du ministère de la Santé, qui a interrogé près de 1.000 généralistes libéraux, 54% d’entre eux estiment qu’ils ne sont pas assez formés pour venir en aide aux patients précaires de manière efficace. Leur prise en charge est en effet jugée "difficile" par les trois quarts des médecins.
Des consultations plus longues et plus compliquées
A noter que les médecins interrogés définissent pour la plupart la vulnérabilité sociale via des critères socio-économiques : de faibles revenus, une situation d’isolement et des problèmes professionnels.
Les praticiens évoquent notamment des consultations plus longues (83%), l'addition de plusieurs problèmes de santé (86%), et un recours aux soins tardif (83%). Ils sont également nombreux à considérer qu’il y a peu de coordination avec le secteur social (78%). Pour les patients en situation de vulnérabilité par ailleurs, ils évoquent à 75% des obstacles à la prévention, et à 73% une surcharge de travail administratif.
Aussi estiment-ils nécessaire de se familiariser avec "les possibilités et les domaines d'intervention des travailleurs sociaux" (82%). Pour le moment, huit médecins sur dix pensent qu'il est de leur ressort de "repérer systématiquement" les patients vulnérables et "d'adapter leur prise en charge biomédicale". La plupart (80%) confient par ailleurs accorder des aménagements financiers aux patients aux revenus les plus bas.
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