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L’homéopathie bientôt déremboursée?

La Haute autorité de santé doit évaluer l'efficacité de l'homéopathie et statuer sur la légitimité de son remboursement partiel. Un avis de la commission de transparence est attendu en févier 2019.
Article rédigé par La rédaction d'Allodocteurs.fr
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Dans l’hexagone, les ventes totales d'homéopathie se sont élevées à près de 620 millions d'euros en 2017.

"Nous souhaitons recueillir l'avis de la commission de transparence [de la Haute autorité de santé ou HAS, qui évalue les médicaments en vue de leur remboursement, ndlr] quant au bien-fondé des conditions de prise en charge et du remboursement des médicaments homéopathiques", déclare le ministère de la Santé dans un courrier adressé à la HAS le 1er août. L’avis de cette commission est attendu en février 2019.

Certains médicaments remboursés à 30% par l'Assurance maladie

La HAS doit ainsi analyser l’efficacité, les effets indésirables, la "place dans la stratégie thérapeutique" et "l'intérêt pour la santé publique" de l’homéopathie. Cette pratique se présentant comme une alternative à la médecine conventionnelle existe depuis 220 ans. Elle prétend soigner en administrant une quantité infinitésimale d'une substance qui imite l’effet d’une maladie. Dans les faits, les dilutions employées sont souvent telles que les préparations homéopathiques ne contiennent plus la moindre molécule de principe actif... Pourtant, certains médicaments sont remboursés à hauteur de 30% par l'Assurance maladie.

L’homéopathie décriée par une grande partie de la communauté scientifique

Si l’homéopathie a toujours été décriée par une grande partie de la communauté scientifique, sa légitimité est particulièrement débattue depuis quelques mois. Le 19 mars 2018, en effet, un collectif de 124 médecins a signé une tribune dans Le Figaro mettant en garde contre les "médecines alternatives" – dont l'homéopathie – fonds de commerce des "charlatans en tout genre qui recherchent la caution morale du titre de médecin pour faire la promotion de fausses thérapies à l'efficacité illusoire". Le Syndicat national des médecins homéopathes français a depuis déposé une soixantaine de plaintes disciplinaires devant l'Ordre des médecins contre les signataires de ce texte. Ils dénoncent notamment un "non-confraternité".

En juin dernier, la Commission de transparence de la HAS s’est exprimée sur l’absence d’efficacité de trois produits des laboratoires Boiron, leaders mondiaux de l’homéopathie. "La Commission s'étonne du maintien du taux de remboursement à 30% des médicaments homéopathiques à nom commun compte tenu du taux de remboursement à 30% voire 15% de médicaments ayant fait la preuve de leur efficacité", déclarait-elle. En substance, elle affirmait ne pas pouvoir se prononcer "sur le service médical rendu par cette spécialité", celui-ci n’étant pas précisé par le fabricant.

Un effet placébo ?

Le 18 mai dernier, l'Académie de médecine a rappelé sa position vis-à-vis de l'aspect scientifique de l'homéopathie : il s'agit "d'une méthode imaginée il y a deux siècles à partir d'a priori conceptuels dénués de fondements scientifiques." En 2017, le Conseil scientifique des académies des sciences européennes (Easac) a pour sa part rendu un rapport accablant sur le même sujet. Selon cet organisme, il n'y a "aucune preuve solide de l'efficacité des produits pour traiter les maladies, ou même les prévenir [...], même s'il y a parfois un effet placebo".

Chronique de Florian Gouthière diffusée le 21 novembre 2017.

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