Trois millions de personnes sans complémentaire santé en France
Près de 5% de la population française ne bénéficie pas d’une assurance santé complémentaire, individuelle ou collective, selon des données récentes publiées par la Drees (Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques).
"Les personnes à faibles revenus", en tête de liste
L’assurance maladie complémentaire (AMC) permet de financer les dépenses non couvertes par l’assurance maladie obligatoire (AMO). Elle couvre, en France, "plus de 95 % de la population", indique la Drees. Autrement dit, environ trois millions de personnes ne sont pas couvertes pas une assurance complémentaire santé.
Et ce, en dépit de la généralisation des contrats d’entreprise, entrée en vigueur en 2016. "Les premières estimations indiquent que le taux de non-couverts ne baisserait que d'un point" du fait de cette mesure, estime la Drees. Et pour cause : "Les personnes les plus précaires et, en particulier, celles exclues du marché du travail, ne bénéficient pas, pour la plupart, de la complémentaire collective et de sa généralisation", note la Drees.
Les Français sans complémentaire santé sont principalement des "personnes à faibles revenus : travailleurs précaires, chômeurs ou inactifs", précise la Drees, qui agit sous la tutelle de trois ministères sanitaires et sociaux.
Une "méconnaissance" des dispositifs d'aide
En France, la couverture maladie universelle complémentaire (CMU-C) et l’aide au paiement d’une complémentaire santé (ACS) permettent aux ménages modestes de bénéficier d’une prise en charge complémentaire à l’assurance maladie obligatoire. La moitié des personnes sans complémentaire santé "pourrait en principe [y] prétendre", indique la Drees, qui pointe "une méconnaissance" de ces dispositifs.
Le taux de non-recours à la CMU-C était évalué entre 34 % et 45 % en 2017, soit 2,8 à 4,5 millions de personnes. Pour l'ACS, ce taux était estimé entre 41 % et 59 %, soit 1,1 à 2,3 millions de personnes supplémentaires.
Des mesures pour favoriser l'accès aux soins
Le gouvernement a décidé de fusionner au 1er novembre 2019 la CMU-C et l'ACS, qui deviendra une CMU "contributive" avec une participation financière jusqu'à 30 euros par mois, afin d'augmenter les taux de recours.
En parallèle, le ministère des Solidarités et de la Santé a annoncé dans un communiqué ce lundi 1er avril, que le renouvellement de la CMU-C deviendra automatique pour les allocataires du RSA. Environ 670 000 foyers sont concernés par cette mesure. L'objectif ? Lutter contre la pauvreté et améliorer l'accès aux soins des plus vulnérables.
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