Décès aux urgences : des députés et des associations réclament une commission d'enquête sur la situation dans les hôpitaux
Six députés, des syndicats et des associations plaident pour la création rapide d'une commission d'enquête sur la crise des urgences. Ils ont adressé un courrier à la présidente de l'Assemblée nationale, mercredi 21 février, après plusieurs drames récents. "Il ne se passe plus une semaine sans que la presse ne relaie des histoires de patients décédés aux urgences, parfois sur un brancard, dans le couloir, faute de capacité de prise en charge adéquate", déplorent les auteurs de cette lettre envoyée à Yaël Braun-Pivet.
"Tout prête à croire que ces situations tragiques sont en forte progression", estiment les cosignataires, qui dénoncent des "pertes de chances" vitales. Une centaine de députés de gauche et Liot avaient déjà déposé, mi-septembre, une proposition de résolution pour la création d'une telle commission d'enquête, sans effet à ce jour. Six mois plus tard, "nous vous demandons [sa] mise à l'ordre du jour de l'Assemblée", plaident les députés Damien Maudet (LFI), Pierre Dharréville (GDR), Sabrina Sebaihi (EELV), Arthur Delaporte (PS), Sébastien Peytavie (écologiste) et Yannick Favennec (Liot).
"Faire la lumière" sur le phénomène
Parmi la cinquantaine d'organisations signataires, nationales ou locales, figurent les branches santé de la CGT, la CFDT ou SUD-Solidaires, l'Association des médecins urgentistes de France, des groupes de soignants comme le Collectif Inter-hôpitaux ou encore Médecins du monde, Attac et le collectif national pour les droits des femmes.
Depuis plusieurs mois, les histoires dramatiques s'enchaînent dans les services d'urgences. Et les faits sont de plus en plus graves.
— Damien Maudet (@damienmaudt) February 21, 2024
Avec des collègues de la NUPES et du groupe LIOT, nous demandons à la Présidente de notre Assemblée la mise à l'ordre du jour d'une commission… pic.twitter.com/qq8eDumkHv
Les soignants alertent "depuis des années" sur la saturation des urgences, déplorent les cosignataires. Ils regrettent par exemple une systématisation de la "régulation par le 15" , qui conditionne la prise en charge à un appel obligatoire, mise en place à l'été 2022 comme un mode "dégradé mais transitoire". Ils rappellent également le décompte du syndicat Samu-Urgences de France, qui avait recensé, entre décembre et janvier 2022, 43 morts "inattendues" aux urgences de 22 départements, potentiellement liées à une trop longue attente.
Une récente étude de l'Inserm, l'AP-HP et l'université de Rouen a également montré que pour un patient âgé de 75 ans et plus, une nuit sur un brancard augmente le risque de mortalité hospitalière de 40%. Il faut "faire la lumière" sur le phénomène, jugent-ils, invitant d'autres députés, y compris membres de la majorité présidentielle, à se joindre à l'initiative et à cosigner a posteriori.
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