Paris : des bébés hospitalisés loin de chez eux, alerte rouge aux urgences pédiatriques
Selon l'Agence régionale de Santé (ARS), le nombre de pédiatres est insuffisant en Ile-de-France pour faire fonctionner les 35 services d'urgences pédiatriques.
Clémence est une mère en colère. Son bébé, atteint d'une bronchiolite sévère, n'a pas pu être hospitalisé à Paris en raison d'un manque de places. "Je voyais bien que les médecins étaient hyper embêtés, explique-t-elle. Ils ont passé leur temps à essayer d'appeler différents services et leurs collègues pour prendre des conseils." En difficultés respiratoires, la fillette est dans un premier temps transportée aux urgences de l'hôpital Necker. Puis, faute de lits, elle est transférée à Poissy, en grande banlieue parisienne. Mais sur place, son état s'aggrave. Il faut alors l'admettre en réanimation. Et là encore, faute de places en Ile-de-France, le Samu est contraint de la conduire... à Orléans (Loiret). "J'étais paniquée", souffle la jeune maman. Elle et sa fille y seront hospitalisées une semaine, à 150 kilomètres du domicile familial.
Une pétition signée par plus de 40 000 personnes
Il ne s'agit pas d'un cas isolé. D'autres bébés parisiens ont été admis à Lille (Nord) ou à Rouen (Seine-Maritime). Des parents ont rédigé une pétition destinée à alerter le gouvernement. Elle a déjà recueilli plus de 40 000 signatures. Excédés par le manque de moyens, plusieurs chefs de services pédiatriques dénoncent une situation dramatique. Faute de personnel, les blocs opératoires restent parfois fermés. L'Agence régionale de santé (ARS) ne nie pas le problème et explique que le nombre de pédiatres sur la région parisienne est insuffisant pour faire fonctionner les 35 services d'urgences pédiatriques. "Il manque entre 100 et 150 pédiatres", révèle Didier Jaffre, directeur de l'offre de soins à l'ARS. Mardi 14 janvier, des centaines de chefs de service présenteront leur démission si aucune mesure n'est prise.
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