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Réforme de la santé : à Loches, hôpital et médecins de ville se coordonnent pour plus d'efficacité

Emmanuel Macron présente mardi sa réforme de la santé. Une des mesures annoncées consiste à encourager les hôpitaux et les médecins de ville à mieux se coordonner, en créant davantage de CPTS, des Communautés professionnelles territoriales de santé. Une structure mise en place à Loches, en Indre-et-Loire.

Article rédigé par franceinfo, Solenne Le Hen
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
La coordination entre les médecins de ville et l'hôpital a permis de réduire de 15% le nombre de personnes âgées accueuillies aux urgences. (illustration) (JEAN-SEBASTIEN EVRARD / AFP)

Emmanuel Macron présente mardi 19 septembre son projet de réforme de la santé. Le chef de l'Etat prévoit notamment 400 millions d'euros pour permettre de soulager les hôpitaux, à bout de souffle, notamment dans les services d'urgence.

Coordonner médecins de ville et hôpitaux : du gagnant-gagnant

Parmi les mesures annoncées : encourager les hôpitaux et les médecins de ville à mieux se coordonner, mieux dialoguer. Pour cela, le gouvernement voudrait permettre aux médecins de ville de travailler régulièrement dans des petits hôpitaux. C'est aussi de créer davantage de CPTS, des Communautés professionnelles territoriales de santé.

Elles sont encore balbutiantes, et pourtant, quand la coordination entre tous les acteurs fonctionne, les patients et la sécurité sociale y gagnent. Un système qui a été mis en place à Loches, en Indre-et-Loire.

Quand il s'agit d'expliquer à son médecin pourquoi on est allé aux urgences et quels examens et soins on y a reçu, c'est souvent difficile. "J'ai su dire en gros ce que l'on m'avait fait, mais jamais dans le détail", raconte Claude, un patient. "Très souvent, le patient arrive en disant 'j'ai eu un truc, mais je ne sais pas quoi... on m'a donné ça...' et il oublie en plus l'ordonnance", confirme le docteur Frédéric Lebeau. "Et donc on se retrouve sans rien."

Fini la "guerre" entre hôpitaux et médecins

D'où une lettre de liaison que l'hôpital lui adresse désormais systématiquement par mail sécurisé. Cette lettre, normalement obligatoire mais rarement mise en place, évite pourtant bien des doublons et actes inutiles. "Par exemple, on demande à faire un scanner alors qu'il a déjà été fait à l'hôpital sans que le médecin en ait connaissance. Ça coûte cher alors que finalement, une simple lettre suffit, et ça facilite la prise en charge", résume le docteur Lebeau.

À Loches, il n'y a plus de barrière, voire de guerre comme parfois entre les médecins de ville et leurs confrères de l'hôpital, mais aussi avec les kinés ou les infirmiers. "Pour avoir connu le temps où la hiérarchie était extrêmement pesante, entre le médecin qui était presque un dieu, et les kinés ou les infirmières qui ne disaient presque rien, on est maintenant dans une relation de compétences", explique Gisèle Gravier, qui coordonne cette communauté de professionnels de santé. "On est le maillon d'une chaine."

On assiste à un changement de culture. Chaque profession a sa place 

Gisèle Gravier

à franceinfo

Parmi ces maillons se trouve l'hôpital. À Loches, comme dans beaucoup de campagnes, la population est vieillissante. Les services d'urgences sont donc très sollicités. Le coup de fil entre médecins de ville et hôpital est donc très utile, notamment pour les patients âgés. "Les médecins nous appellent pour nous donner des informations sur les patients qu'ils nous envoient, les particularités", constate Armelle Emond, assistante sociale de l'hôpital. "De cette manière, on peut anticiper. On travaille plus vite et mieux." Une organisation et une coordination qui fonctionnent. À Loches, les urgences ont accueilli 15% de personnes âgées en moins en un an.

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