Santé : les EHPAD privés pointés du doigt par la répression des fraudes
Une enquête de trois ans a souligné des manquements parfois graves de la part des EHPAD privés. Parmi eux, de la publicité mensongère et des services promis non fournis.
Pour Lionel Sajovic, la colère accompagne encore la tristesse lorsqu'il repense au décès de son père Marcel en mars 2020. Il a le sentiment d'avoir été trompé par un EHPAD de région parisienne dont il juge le service désastreux. Il l'avait pourtant choisi avec confiance pour son père. "On voit des belles photos de locaux propres qui ressemblent à un établissement super bien tenu", montre-t-il. Mais malgré 3 900 euros par mois, la réalité était bien différente. "Ils nous disent une équipe pluridisciplinaire formée d'un médecin coordinateur, on ne l'a quasiment jamais vu", déplore Lionel Sajovic.
Les associations veulent des publicités plus encadrées
La répression des fraudes dénonce ces pratiques commerciales trompeuses : une chambre avec vue sur jardin qui donne sur un parking, des repas "fait maison" finalement industriels ou des services finalement pas fournis. Le rapport souligne que "plus d'un établissement sur deux présente au moins une non-conformité." Pour de nombreux proches, les publicités doivent être plus encadrées et répondre à des questions essentielles : "Combien avez-vous de personnel réellement disponible au niveau de résidence en chevet ? Avez-vous les infirmières qui sont censées être là ?", liste Claudette Brialix, présidente de la fédération nationale des associations de personnes âgées en établissement et de leurs familles. La répression des fraudes tempère en expliquant que les manquements graves et les mensonges sur les prestations restent rares.
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