Ondes électromagnétiques : pas d'"effet avéré" mais des recommandations de l'Agence sanitaire
L'Anses a rendu un avis concluant à l'absence d'"effet avéré" sur la santé. Pourtant, différentes études s'interrogent sur les effets à long terme.
L'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'environnement française (Anses) reste sur ses positions de 2009 concernant les ondes électromagnétiques. Dans un nouvel avis (en PDF) publié mardi 15 octobre, l'Anses estime que les données scientifiques disponibles ne montrent pas "d'effet avéré" des ondes sur la santé, tout en admettant qu'elles peuvent provoquer des modifications biologiques sur le corps.
Le groupe de 16 experts de l'Anses, spécialement formés sur le sujet, a examiné les centaines de nouvelles études parues récemment sur le sujet. Ils ne jugent pas nécessaire de modifier la réglementation, qui fixe des seuils plafonds, mais formulent quelques recommandations pour plus de précautions. Francetv info fait le point.
Les ondes électromagnétiques, qu'est-ce que c'est ?
Les ondes électromagnétiques sont générées, à des degrés divers, par de nombreux appareils (radios, micro-ondes, téléphones sans fil et portables, systèmes wifi ou wimax, radars, télécommandes, micros sans fil, etc.) et par les antennes-relais. Les interrogations sur les effets sanitaires des ondes ont émergé alors que les technologies sans fil connaissent un déploiement toujours plus large, notamment avec l'arrivée de la 4G. Plusieurs associations estiment que les risques sanitaires sont trop mal connus et réclament des mesures drastiques pour limiter l'exposition de la population.
La puissance d'une onde dépend de la distance qui la sépare de son émetteur, comme l'explique le Huffington Post. Concrètement plus un émetteur est loin, moins les ondes reçues sont puissantes, ce qui signifie qu'un téléphone collé à l'oreille expose plus le corps humain qu'une antenne-relais située à quelques dizaines de mètres.
Les ondes sont-elles dangereuses ?
Même si l'Anses estime qu'il n'y pas d'"effet sanitaire avéré chez l'homme", elle ne conclut pas à l'inverse que les ondes sont inoffensives. En réalité, le rapport estime que les connaissances actuelles restent insuffisantes et invite à de nouvelles études.
L'Anses rappelle cependant que "certaines publications évoquent une possible augmentation du risque de tumeur cérébrale, sur le long terme, pour les utilisateurs intensifs de téléphones portables". L'agence recommande donc de limiter l'exposition aux ondes, en particulier celles des téléphones mobiles, surtout pour les enfants. Pour cela, l'usage d'un kit mains libres est conseillé et l'Anses réclame une amélioration de l'information pour les consommateurs. Elle préconise notamment que soit affiché le niveau d'exposition maximal des appareils émettant des ondes (téléphones, tablettes...).
Sans pouvoir les relier à des effets sanitaires, l'Anses admet que les ondes peuvent provoquer des modifications biologiques sur le corps. Des études sur les animaux ont déjà montré que les ondes pouvaient affecter le système nerveux central (responsable du sommeil), la fertilité et les systèmes cardiovasculaires. En avril dernier, par exemple, une étude sur des rats a montré que les ondes perturbaient leur sommeil, leur régulation thermique et leur alimentation, comme le rappelle Le Monde.
Que va changer le rapport de l'Anses ?
En plein développement de la technologie 4G, le rapport de l'Anses s'avère important sur un plan économique comme politique. L'association Pour une règlementation des implantations d'antennes-relais de téléphonie mobile (Priartem), rappelait lundi dans un communiqué que "le gouvernement soumet toute définition de sa politique de santé publique dans ce domaine aux conclusions" du rapport.
Pour mémoire, les socialistes et les écologistes avaient montré leur désaccord sur le dossier en janvier dernier. La ministre de l'Economie numérique, Fleur Pellerin, avait alors évoqué "des peurs un peu irrationnelles" concernant la dangerosité des ondes qui "n'est pas scientifiquement étayée". Si le gouvernement suit le rapport, comme le prévoit l'association, aucune révolution n'est donc à prévoir dans la règlementation des ondes électromagnétiques.
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