Nouvelle convention médicale : le directeur de l’Assurance maladie se dit "satisfait d'avoir trouvé un accord avec les médecins libéraux", après des "négociations difficiles"
Thomas Fatôme, directeur de l'Assurance maladie, s'est dit mercredi 5 juin sur franceinfo "satisfait d'avoir trouvé un accord avec les médecins libéraux", même si "les négociations ont été difficiles". Après environ 18 mois de discussions, l'Assurance maladie et une majorité de syndicats de médecins libéraux ont signé une nouvelle convention. Elle prévoit notamment une revalorisation de la consultation à 30 euros en échange d'un engagement des médecins de modifier leurs pratiques pour tenter de réduire les dépenses de santé.
Pour Thomas Fatôme, c'est "une convention qui est riche, positive pour l'accès aux soins, pour la qualité des pratiques, des prescriptions et qui va nous permettre d'avancer pour transformer le système de santé et améliorer l'accès aux soins pour les patients".
Pour le malade, cela ne changera rien. La consultation est financée à 70% par l'Assurance maladie et à 30% par les complémentaires santé. Cette nouvelle convention est "un investissement important" pour l'Assurance maladie. Il y aura donc des contreparties. Les médecins s'engagent à tendre vers une "sobriété dans les prescriptions", assure Thomas Fatôme.
"C'est aussi des économies, moins d'arrêts de travail, moins de prescriptions d'antibiotiques inutiles."
Thomas Fatôme, directeur de l'Assurance maladiesur franceinfo
L'Assurance maladie et les syndicats de médecins se sont mis d'accord sur quinze programmes d'actions : "Si on baisse l'évolution des arrêts de travail, si on ralentit la progression de 2% par an, c'est des économies pour l'Assurance maladie". Plus largement, Thomas Fatôme estime qu'il est possible de maîtriser les dépenses de santé "si on a moins de prescriptions de biologie, de radiologie inutiles, si on a des transports qui sont plus adaptés, si on fait plus de transports partagés".
Des sanctions éventuelles
Thomas Fatôme souhaite accompagner les médecins dans ces nouvelles pratiques, mais n'exclut pas des sanctions. "Si on doit faire, bien sûr, des contrôles, lutter contre les abus, on le fera, on le fait déjà pour les arrêts de travail", dit-il. Cette nouvelle convention "est un engagement de chaque médecin, finalement, à dialoguer avec l'Assurance maladie, à faire évoluer ses pratiques. C'est comme ça qu'on va faire bouger le système de santé", assure-t-il.
Les arrêts maladies représentent 12 milliards d'euros de dépenses pour la Sécurité sociale en 2022. La Cour des comptes préconise de ne plus indemniser les arrêts maladies de moins de huit jours. "L'Assurance maladie est attachée à un système d'arrêt de travail qui permet de protéger les salariés et les travailleurs indépendants quand ils ne peuvent pas travailler parce qu'ils sont malades", rassure Thomas Fatôme. Mais "notre responsabilité à nous, Assurance maladie, c'est de veiller à ce que les arrêts de travail soient utilisés à bon escient", explique-t-il. Il se dit "mobilisé" pour "veiller à ce que chaque arrêt de travail soit médicalement justifié". Selon lui, "il y a encore beaucoup de travail à faire".
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