: Reportage "Comme un rendez-vous chez le dentiste" : l'Académie de chirurgie veut démocratiser la pratique des opérations dans les cabinets médicaux
Vers davantage de chirurgie en cabinet ? Elle se pratique déjà couramment chez le dentiste pour poser un implant ou chez le dermatologue pour retirer une lésion de la peau. Mais dans des autres spécialités, une telle pratique reste l'exception. Pourtant, c'est bien moins stressant pour le patient et beaucoup plus économique que les opérations au bloc opératoire à l'hôpital ou en clinique. L'Académie nationale de chirurgie a réuni des experts mercredi 23 octobre pour promouvoir cette pratique dans plusieurs spécialités, notamment pour les "petites" chirurgies de la main qu'ils ne sont qu'une poignée à pratiquer en cabinet en France.
Des opérations rapides, sans "tout le parcours de soins dans le cas d'une hospitalisation"
Dans son cabinet, le docteur Frédéric Teboul, à Paris, spécialiste des opérations de la main et du plexus brachial, a aménagé une petite salle de chirurgie. "Dans cette salle, on a un garrot pour couper le sang. C'est ce qu'on fait chaque fois. Et puis on a un bistouri électrique pour faire l'hémostase, comme au bloc opératoire", décrit le médecin.
Il opère essentiellement des syndromes du canal carpien, des fourmillements dans la main provoqués par un nerf comprimé. L'opération dure au maximum 15 minutes, et se fait sous anesthésie locale. "L'avantage pour le patient, c'est qu'il va arriver dans une atmosphère très détendue. Il ne vient pas à jeun, il vient en civil, explique le docteur Teboul. Et il n’a pas tout le parcours de soins qu'on va avoir dans le cas d'une hospitalisation, c’est-à-dire passage en ambulatoire, admission, anesthésie locorégionale, tout le bras endormi ou toute la main endormie. Donc finalement, il va venir comme chez un dentiste. Il va avoir une intervention et repartir avec une main qui bouge."
Beaucoup moins de stress pour le patient
Opérer en cabinet serait donc rapide et économique. D'après le docteur Teboul, qui préside également le syndicat des chirurgiens de la main, cette pratique permettrait de diviser par deux le coût des petites opérations. C'est le cas notamment pour le canal carpien pour la main, la cataracte pour les yeux ou le traitement des varices. L'autre avantage, pour le patient cette fois, c'est beaucoup moins de stress.
Un argument déterminant pour Magali, qui a repoussé son opération du canal carpien pendant des années parce qu'elle avait peur du bloc opératoire. "Je ne tenais plus les objets entre mes mains, j'en étais arrivée à un stade grave, et il m'a convaincue que c'était une intervention aussi peu invasive qu'un rendez-vous chez le dentiste, raconte-t-elle. Et j'avoue, c'est vrai, je suis ressortie de là totalement détendue."
"L'opération était faite, je ne me suis aperçue de rien. C'était vraiment très agréable, dans la limite du possible par rapport à une opération. Ça n'avait rien à voir avec quelque chose invasif où on est au bloc, où c'est hyperstressant. Pour moi, c'est à 100% une réussite totale."
Magali, opérée du canal carpien en cabinetà franceinfo
Le dernier avantage de ces petites chirurgies pratiquées en cabinet est écologique : le bilan carbone est 5 à 6 fois moins élevés que dans un bloc opératoire, où les équipes utilisent beaucoup plus de matériel.
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