Santé : en grève, les urgences crient leur ras-le-bol
Depuis l'appel à la grève lancé en mars, ce sont désormais 75 services d'urgences qui ont arrêté de travailler pour protester contre leurs conditions de travail, le manque de moyens et de personnels.
Des salles d'attente bondées, des personnels en sous-effectifs et des patients de plus en plus nombreux... Les urgences sont en train de craquer et les soignants sont au bout du rouleau. Pour le faire comprendre, 75 services d'urgences sont en grève dans toute la France, selon le collectif Inter Urgences. "Ҫa fait des années qu'on se dit que la situation qu'on vit quotidiennement n'est pas normale. On ne respecte pas la dignité des patients dans les hôpitaux à l'heure actuelle", estime Hugo, infirmier urgentiste depuis cinq ans à l'hôpital Lariboisière, à Paris.
"On n'a pas les moyens d'être humains"
Et pour cause, la situation est délétère. "J'ai déjà vu des gens se faire enlever les yeux à la petite cuillère, j'ai déjà vu une personne se faire couper la main devant moi (...) mais les cas de violence les plus difficiles, ce sont les agressions en permanence", ajoute-t-il. "Sur le premier semestre, j'ai vu une collègue se faire menacer avec des ciseaux, une qui s'est fait étrangler, une qui s'est pris une gifle...", égrène-t-il.
L'ambiance aux urgences est extrêmement tendue. Il faut souvent attendre plusieurs heures avant d'être pris en charge. Maxime Gautier, médecin urgentiste à l'AP-GP Lariboisière, évoque des files d'attente de "50 personnes" en début de garde l'hiver dernier. "C'est hallucinant (...) On n'a pas les moyens d'être humains à l'hôpital", déplore-t-il.
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