Françoise Barré-Sinoussi, présidente de Sidaction : "On ne guérit pas du sida"
Le 23 mars, le Sidaction lance trois journées de mobilisation et d’information pour sensibiliser à la vie avec le virus du sida. Sa présidente alerte sur le manque de connaissance du virus chez les jeunes.
Le Sidaction organise, les 23, 24 et 25 mars, des journées de mobilisation, sensibilisation et d’information sur le sida, avec pour objectif la collecte de dons pour la recherche, la prévention et les soins. Aujourd’hui, 37 millions de personnes dans le monde sont infectées, dont 150 000 en France.
La scientifique Françoise Barré-Sinoussi est la présidente de Sidaction depuis le 13 novembre 2017. Membre de l’équipe de l’Institut Pasteur ayant identifié le VIH en 1983, elle a reçu le Prix Nobel de médecine en 2008. À l’occasion du Sidaction 2018, elle souhaiter alerter les jeunes sur la réalité de la vie avec le sida.
Les moins de 25 ans, une population atteinte mais peu informée
Alors que, sur les 6000 personnes qui se sont découvertes atteintes du sida en 2016, 11% ont moins de 25 ans, les jeunes sont parfois mal informés sur la maladie. Selon Sidaction, 26% des 15-24 ans pensent qu’on peut guérir du sida. Or, Française Barré-Sinoussi rappelle qu’"on ne guérit pas de cette infection aujourd’hui". Les personnes atteintes du sida restent sous traitement toute leur vie. Un traitement qui permet de contrôler le virus, mais pas de l’éradiquer.
Pour une meilleure prévention auprès des plus jeunes, la présidente du sidaction juge importante l’intervention des jeunes infectés par le VIH, afin d’expliquer la réalité de la vie sous traitement, sans la dramatiser : "C’est une de leurs responsabilités aujourd’hui de parler avec des jeunes, pour leur faire comprendre leur vie."
Estimant qu’"on pourrait très bien revoir une épidémie du virus du sida", François Barré-Sinoussi appelle à rester vigilant, à s’assurer d’une bonne information autour de la maladie, mais aussi de "continuer le combat" pour l’accès au dépistage et aux traitements. L’accès au dépistage est essentiel, car "plus on est dépisté tôt, plus on est pris en charge tôt (…) la qualité de vie sous traitement est similaire" à celle d’une personne non infectée.
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