Crise de l’hôpital : le chef de service des urgences de Vichy démissionne de ses fonctions administratives
Manifestations, grèves, tribunes... et maintenant démissions. Près d’un an après le début de la mobilisation des soignants dans toute la France, la grogne ne retombe pas. Et cela malgré le plan pour l’hôpital public présenté fin novembre par la ministre de la Santé.
Près de 700 chefs de services hospitaliers du collectif inter-hôpitaux avaient appelé à la démission collective si Agnès Buzyn n’ouvrait pas de « réelles négociations » pour pallier le manque de moyens. Certains ont mis leur menace à exécution comme à Vichy dans l’Allier (03).
Le chef des urgences de l’hôpital a démissionné de ses fonctions administratives. À partir du 3 février, il ne gérera plus le fonctionnement du service : les plannings, les problèmes de matériels, les relations avec les laboratoires et les usagers… David Dall’Acqua accomplira - seulement - ses missions de médecin.
Pouvez-vous nous expliquer pourquoi vous avez démissionné ?
« J’ai posé ma démission car je gère une équipe qui aujourd’hui est largement en sous-effectif comme beaucoup de services d’urgences en France. Nous n’arrivons plus à recruter et malgré la charge de travail que nous parvenons à maintenir, rien n’est fait au sein de mon hôpital pour essayer de retenir les praticiens qui y travaillent et qui ont à cœur d’exercer leurs métiers d’urgentistes. »
La moitié des postes de médecins dans votre service ne sont pas pourvus. Comment fonctionne-t-il dans ces conditions ?
« Nous avons recours à l’intérim médical, une charge financière importante pour l’hôpital, mais c’est une aide seulement partielle. Nous avons aussi recours à la bourse au poste. C’est-à-dire que nous sollicitons des médecins au sein de notre GHT (groupement hospitalier de territoire) pour demander aux médecins de faire du temps additionnel chez nous. Mais l’aide apportée est insuffisante. Enfin, on réduit les lignes de médecins sur notre planning. C’est à dire que nous ne sommes que trois médecins la journée au lieu de quatre normalement. »
Cette situation met-elle en danger la population ?
« Effectivement ! Depuis juillet, nous parvenons tant bien que mal à maintenir une équipe de Smur alors qu’elles sont censées être deux. En cas d’urgence vitale, nous ne sommes pas toujours en mesure de réagir. Nous avons prévenu nos instances mais rien n’est fait pour que la population soit alertée sur le déficit de nos effectifs et de notre capacité à couvrir leurs besoins en santé. »
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