Les sans-abris meurent en moyenne avant l'âge de 50 ans, alerte le collectif "Morts de la rue"
Ces chiffres alertent, une fois de plus, sur les conditions de vie très difficiles des personnes sans domicile fixe : 612 SDF sont décédés l'année dernière, c'est 15 % de plus qu'en 2017 et la plupart d'entre eux ont moins de 50 ans.
Le taux de mortalité de cette population, particulièrement fragile, est en effet 20 fois supérieur à celui de la population générale âgée de moins de 64 ans. Il est déterminé par le recensement effectué pendant la nuit de la solidarité à Paris en 2018.
Les accidents, agressions et suicides représentent 24% des causes de décès des SDF. Les maladies, quant à elles, sont à l'origine de 30% des décès des personnes SDF et plus de la moitié de ceux des personnes hébergées avant la survenue du décès.
L'impact des addictions et des troubles mentaux
28% des personnes sans domicile fixe souffraient d’une addiction (l’alcool est la première, les substances illicites la seconde et les médicaments la troisième). 12% d’entre eux présentaient un trouble mental.
Le collectif "Morts dans la rue" recommande une meilleure prise en charge des SDF, notamment à travers un hébergement moins discontinu et un accompagnement médical plus adapté, en l’intégrant dans les accueils et hébergements.
Même si le Samu social et la Croix Rouge apportent une aide médicale aux sans-abris, l'hébergement reste une priorité.
Loger les SDF pendant l’hiver
L’Etat prévoit 14 000 places d’hébergement supplémentaires pour cet hiver. Julien Denormandie, ministre du Logement, a précisé que 7000 d’entre elles seraient situées en Ile-de-France, région la plus précaire.
Des associations ont exprimé à l’AFP leur circonspection. « Par rapport à l'étendue des besoins, il y a de fortes chances que beaucoup de personnes restent à la rue cet hiver », affirme Christophe Robert, porte-parole du Collectif des associations unies.
Le ministre du Logement insiste également sur « la priorité donnée aux familles, aux femmes et aux enfants » dans le dispositif d’urgence. « Personne ne peut être contre cette idée, mais en creux, on dit déjà qu’on va trier les sans-abri », déplore Christophe Robert.
Selon ce collectif, rien qu'à Paris, près de 1600 familles appellent chaque jour le 115 (numéro d’urgence pour l’hébergement) sans trouver de solution avant l’hiver. C’est trois fois plus qu’il y a quatre ans.
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