Prise en charge rapide aux Urgences : plusieurs pistes à l'étude
C'est en mars 2015 que la ministre de la Santé, Marisol Touraine, avait demandé à Jean-Yves Grall, directeur général de l'Agence Régionale de Santé (ARS) du Nord Pas-de-Calais, de lui faire des propositions pour une nouvelle organisation territoriale des services d'urgences. L'objectif était simple : permettre à tous les Français d'accéder "aux soins urgents en moins de 30 minutes", - une "promesse présidentielle", rappelait-elle dans sa lettre de mission - tout "en répondant aux difficultés de recrutement d'urgentistes dans certains endroits."
D'après M.Grall, l'un des problèmes majeurs des services d'urgences, c'est que "l'afflux n'a cessé de croître pour une majorité de motifs ne le justifiant pas". En effet, il est passé de 7 millions de passages en 1990 à 18 millions en 2013. Alors que "la proportion d’hospitalisation après passage dans les services d’urgences, supérieure à 30% en 1990", s'est stabilisée aux "environs de 20%".
Cet afflux parfois injustifié contribue à la "désillusion" des urgentistes, explique Jean-Yves Grall. Ils se retrouvent obligés de réorienter les malades, faisant office de "gardiens de la porte d'entrée". C'est donc pour maintenir les vocations, et donc, les effectifs, que M. Grall préconise de recentrer l'activité des urgentistes sur leur spécialité, par exemple en confiant la gestion des lits à des professionnels dédiés, des "bed managers".
Des majorations tarifaires pour les généralistes qui reçoivent des patients à l'improviste
Diverses pistes ont été proposées par M. Grall pour désengorger les services et mieux orienter les patients, selon que leur état relève d'une "urgence vraie" ou d'autres "soins non programmés". Il suggère ainsi "une participation des médecins généralistes au sein des plateformes de régulation médicale, et notamment en journée", reconnaissant toutefois la lourde "charge de travail en journée dans les cabinets libéraux". Pour les inciter à admettre sur leur planning des patients non programmés, des majorations de tarifs pourraient ainsi être instaurées pour ce type de consultations.
Parmi les autres propositions de M. Grall figure la création d' "un réseau territorial de l’accès aux soins non programmés", placé sous l'égide des ARS. Ce réseau s'appuierait sur une meilleure coordination des professionnels de santé ainsi que sur trois types de structures pour une prise en charge graduée : les principaux services d'urgences, mais aussi des "antennes" plus petites, et des établissements "labellisés" pour les "soins non programmés", comme des maisons de santé.
M. Grall préconise également de créer des "équipes de territoire de médecins urgentistes" mobiles, ou encore d'élaborer de "nouvelles filières de prise en charge", par exemple pour la traumatologie dite "petite" (petites plaies, entorses), qui "représente 40% des passages aux Urgences".
De son côté, le ministère de la Santé a annoncé qu' "un groupe de travail sera mis en place afin de préciser les modalités de mise en œuvre des recommandations retenues".
Avec AFP
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