Urgences : le gouvernement débloque 70 millions d’euros
70 millions d’euros. C’est la somme que le gouvernement va débloquer en mesures immédiates pour tenter d’apaiser les personnels des services d’urgences mobilisés depuis trois mois. Cette annonce est tombée le 14 juin 2019 à l’issue d’une réunion avec les différents représentants du secteur. Agnès Buzyn avait annoncé les grandes lignes de ces mesures la semaine dernière, sans en préciser le coût et les contours, à côté d'une "mission nationale" pour refonder les urgences.
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Prime mensuelle pour 30.000 personnes
Sur les 70 millions d’euros, une large part (55 millions d’euros) sera consacrée à la généralisation et à la revalorisation d'une prime de 100 euros net mensuels, versée dès juillet "à tous les professionnels des services d'urgence (hors médecins)", a indiqué le ministère. Cette prime concernera environ "30.000 personnes", a ensuite précisé la ministre de la Santé, Agnès Buzyn. Il s'agit pour la ministre de "prendre en compte" la "situation particulière" des personnels des urgences, qui font parfois face à "des patients violents" et à des "incivilités", a-t-elle ajouté devant la presse.
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Prime de coopération et renforcement des effectifs
En parallèle, une prime de coopération de 100 euros brut mensuels sera mise en place pour les infirmiers et aides-soignants à qui seront déléguées des tâches médicales dans le cadre de protocoles prévus par la loi Santé.
S'y ajoute une enveloppe de 15 millions d'euros censée "permettre aux services d'urgence en tension" de "renforcer leurs effectifs paramédicaux durant la période estivale et de maintenir ainsi un maximum de lits ouverts", selon un communiqué du ministère. Enfin le plafonnement des heures supplémentaires sera rehaussé à hauteur de 20 heures par mois.
"C’est une goutte d’eau dans un océan"
Ces annonces ont laissé les professionnels mitigés. "15 millions sur 600 services d'urgences c'est une goutte d'eau dans un océan" a affirmé à l'AFP Patrick Bourdillon de la CGT Santé, en déplorant que la ministre se soit "refusée à un moratoire" sur les fermetures de lits, "première des revendications".
De son côté, Hugo Huon du collectif Inter-urgences, qui avait initié le mouvement mi-mars, a déploré "des effets d'annonce sur les primes avec beaucoup d'incertitudes" et "des protocoles de coopération seulement pour les infirmiers".
La grève touchait 106 services le 14 juin, selon ce collectif informel. Le conflit a franchi un palier fin mai, lorsque des soignants de Lons-le-Saunier (Jura) ont été réquisitionnés à leurs domiciles pour pallier l'absence de leurs collègues en arrêt maladie. Depuis, des équipes entières se sont mises en arrêt-maladie à Paris et à Bordeaux.
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