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Grenelle de la santé des rugbymen : "On ne peut pas continuer à manager les joueurs comme un parc automobile"

Alors que la Ligue nationale de rugby a décidé de se pencher sur la santé des rugbymen, Robins Tchale-Watchou, du syndicat des joueurs professionnels Provale, rappelle que les joueurs sont des hommes avant d'être des compétiteurs. 

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Robins Tchale Watchou, le président du syndicat provale, en mars 2017 (ARNAUD JOURNOIS / MAXPPP)

La Ligue nationale de rugby a lancé mardi 5 septembre un grenelle de la santé des joueurs. Il s'agit de proposer un plan pour mieux prévenir les blessures qui ont quasiment doublé en cinq ans. 

"Il faut dire aux employeurs qu'on ne peut pas continuer à manager des joueurs comme si on avait un parc automobile, en se disant que tant que ça peut rouler, on fera la vidange et la maintenance plus tard", a estimé sur franceinfo Robins Tchale-Watchou, président du syndicat des joueurs professionnels Provale. "Le rugby pro, ça casse, ça laisse des gens sur le bas-côté", a-t-il souligné.

"Le rugby professionnel, ça casse, ça laisse des gens sur le bas-côté"
"Le rugby professionnel, ça casse, ça laisse des gens sur le bas-côté" "Le rugby professionnel, ça casse, ça laisse des gens sur le bas-côté"

franceinfo : Les rugbymen ont-ils enfin accepté qu'ils ne sont pas "tout-puissants", en quelque sorte ?

Robins Tchale-Watchou : Ce constat, on l'a déjà fait. Avant d'être des compétiteurs, nous sommes d'abord des hommes. Cela fait un moment que nous avons pris conscience de cela, mais le problème c'est que notre environnement n'a pas pris la mesure de l'urgence. Cela va de plus en plus vite sur les terrains, cela tape de plus en plus fort, c'est un fait. Jusqu'à présent, on ne voulait pas en parler, parce que la publicité n'est pas bonne pour le rugby. Mais j'ai l'habitude de dire qu'il faut en parler de façon dépassionnée.

Quels sont les remèdes ? Davantage de temps de récupération pour les joueurs ?

Par exemple. Mais je pense qu'il faut qu'on fasse d'abord un réel état des lieux et que chacun soit face à ses responsabilités. Il faut dire aux employeurs qu'on ne peut pas continuer à manager les joueurs comme si on avait un parc automobile, en se disant que tant que ça peut rouler ça va, on fera la vidange et la maintenance plus tard. Il faut qu'on se dise les choses. Une fois qu'on aura fait un état des lieux qui correspond à la réalité, on pourra ensuite essayer de trouver un début de solution.

Des rugbymen souffrent-il en silence ?

C'est une évidence. Le rugby pro, ça casse, ça laisse des gens sur le bas-côté et surtout ça ne donne pas la possibilité à certains de finir leur carrière avec une bonne intégrité physique. C'est un fait. Il y a ceux qui n'arrivent pas à gérer la pression de cet environnement, ceux qui n'arrivent pas à gérer l'aspect purement sportif, parce qu'ils ont été blessés… Le problème, c'est qu'on ne leur apprend pas à devenir joueur professionnel. C'est un métier-passion et il faut qu'on éduque les joueurs en leur présentant l'envers du décor.

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