: Vidéo Terrains de sport synthétiques : des risques pour la santé ?
Les terrains de sport synthétiques sont-ils sans risque pour la santé des joueurs ? Qu'y a-t-il dans les granulats de pneus utilisés pour renforcer leur surface et amortir les chocs ? Leur composition est-elle contrôlée ? "Envoyé spécial" est allé enquêter dans une usine en Allemagne. Extrait.
En France, les terrains de sport synthétiques se multiplient. Sont-ils sans danger ? Qu'y a-t-il dans ces petites billes noires qui rebondissent partout et s'infiltrent dans les vêtements des joueurs, dans leur bouche, dans leurs yeux ? Leur composition est-elle contrôlée ? Aucun fabricant français n'ayant accepté de répondre à "Envoyé spécial", Olivier Sibille a dû se rendre en Allemagne. Cet extrait chez Genan, l'un des plus gros producteurs de granulats de pneus, à Munich, permet de mieux comprendre pourquoi ces matériaux envahissent les terrains de sport.
Le pneu recyclé, une matière première avantageuse...
Depuis 1999, en Europe, les fabricants de pneumatiques ont l'obligation de recycler tous les pneus usagés. Ce sont donc eux qui paient pour s'en débarrasser (entre 50 et 100 euros la tonne). Une matière première rémunérée, une aubaine pour les usines comme Genan. Ici, la production est en hausse, et Genan, qui a "beaucoup de gros clients en France", a réalisé "l'une de ses meilleures années en 2017", nous apprend-on.
Nous pénétrons à l'intérieur de l'usine, où les pneus sont lavés à l'eau de pluie récupérée sur le toit. Mais tous ces vieux pneus ne sont-ils pas toxiques ? On y trouve tout de même des métaux lourds : zinc, et surtout plomb, chrome… soupçonnés d'être cancérigènes. Mais ce n'est pas tout.
... et des substances cancérigènes
Les pneus contiennent aussi des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP), présents dans les huiles que le fabricant de pneus a mélangées au caoutchouc : benzopyrène, benzoanthracène, chrysène… eux aussi classés cancérigènes.
En Europe, les niveaux de HAP dans les pneus sont réglementés : 1 000 mg/kg maximum. Genan assure faire des contrôles réguliers et vante la traçabilité de ses produits, obtenus en broyant ces vieux pneus tels quels, sans ajout ni traitement. A l'usine, on procède ainsi "depuis vingt-cinq ans", et "on pense que ce n'est pas dangereux".
Extrait de "Gazon suspect", une enquête diffusée le 22 février dans "Envoyé spécial".
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