"C'est le crime parfait", dénonce l'avocat de Laure Marivain, fleuriste dont la fille est morte d'une leucémie causée par des pesticides sur des fleurs

Sur franceinfo, François Lafforgue rappelle qu'une étude belge a révélé la présence de "plus de cent produits de résidus de pesticides sur des bouquets de fleurs et sur les mains des fleuristes, et 70 résidus de pesticides dans leurs urines", dont des molécules parfois interdites, utilisées dans des pays étrangers.
Article rédigé par franceinfo
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Un fleuriste emballe un bouquet de fleurs.  (AURÉLIE LAGAIN/Radio France)

Emmy Marivain est morte en mars 2022, à l'âge de 11 ans, d'une leucémie liée aux pesticides présents sur les fleurs que sa mère, fleuriste près de Nantes, manipulait sans le savoir pendant sa grossesse. "Malheureusement, c'est le crime parfait", dénonce son avocat, maître François Lafforgue sur franceinfo, mercredi 9 octobre, après les révélations de franceinfo.

Puisque de nombreux pesticides différents sont impliqués, "il est difficile d'identifier le produit à l'origine de la pathologie, et donc difficile d'attaquer un fabricant en particulier", explique-t-il. D'après l'avocat, il est "absolument impossible d'envisager une action contre tel ou tel fabricant, ce serait voué à l'échec". Face à cette impasse judiciaire, l'avocat fustige : "Il est absolument essentiel qu’on s’empare du problème, qu’on légifère véritablement et qu’on alerte les fleuristes et les sociétés sur le marché de la fleur de ce problème".

"Plus de cent produits de résidus de pesticides sur des bouquets de fleurs"

François Lafforgue rappelle qu'une étude belge a révélé la présence de "plus de cent produits de résidus de pesticides sur des bouquets de fleurs et sur les mains des fleuristes, et 70 résidus de pesticides dans leurs urines", dont des molécules parfois interdites, utilisées dans des pays étrangers.

Depuis deux ans, la famille d'Emmy se bat pour alerter sur les dangers auxquels s'exposent ces professionnels et leurs enfants, une promesse que Laure a faite à sa fille sur son lit de mort. Maître François Lafforgue insiste sur la mise en place de mesures supplémentaires pour protéger les professionnels et leur famille, et la nécessité de recenser les potentielles victimes, avec par exemple la création d'un "registre national pour évaluer l’impact de l’utilisation des pesticides par des professionnels sur leurs enfants". "Il est important aujourd'hui d'avoir une meilleure connaissance de l'ampleur du phénomène", insiste-t-il.

Pour l'heure, la famille de la victime est devant la Cour d'appel de Rennes ce mercredi pour tenter d'obtenir une indemnisation "à la hauteur du préjudice immense subi par Emmy de son vivant", explique l'avocat. Laure Marivain conteste en effet la proposition d'indemnisation du fonds d'investissement, qui "considère que le préjudice de la petite fille ne peut pas être indemnisé", rapporte son avocat. "C'est la solidarité nationale qui doit jouer, mais en l'espèce, la solidarité nationale, le fonds d'indemnisation, ne joue pas son rôle, c'est la raison pour laquelle on est devant la Cour d'appel aujourd'hui", conclut-il.

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