Tiers payant généralisé en 2017 : le gouvernement pourrait capituler face aux médecins
L'exécutif va "lâcher du lest" face à la pression des généralistes, affirment "Les Echos" lundi 2 mars.
Attention à la subtilité. "Le tiers payant va bien être généralisé en 2017, mais ne sera pas obligatoire", écrivent Les Echos lundi 2 mars. Selon le journal économique, le gouvernement va "battre en retraite" sur cette mesure phare du projet de loi santé. L'exécutif souhaitait au départ que tous les patients puissent bénéficier de cette dispense d'avance des frais médicaux en 2017.
Les médecins dénoncent les délais de remboursement
Ce qui ferait reculer l'exécutif ? L'opposition des médecins à cette mesure. Les syndicats de médecins organisent le dimanche 15 mars à Paris une manifestation unitaire pour protester contre le projet de loi, une semaine pile avant le premier tour des élections départementales.
Pourquoi les praticiens dénoncent-ils une réforme censée simplifier la vie des patients ? Ils mettent en avant les "retards de paiement de la consultation de la Sécurité sociale, voire les rejets", expliquent Les Echos. Si le délai normal de remboursement est de quatre jours par transmission électronique, il est de 42 jours avec une feuille de soin papier (ce qui est le cas si le patient n'a pas de carte Vitale). Et les médecins "ne sont parfois jamais remboursés", souligne le quotidien.
Le tiers payant concerne 35% des consultations
Toujours selon Les Echos, qui citent un chiffre de la Caisse nationale d'assurance maladie, le taux de tiers payant s'élève pour l'instant "à 35% des consultations avec 1,6% de rejets chez les généralistes, 1,9% chez les spécialistes". Or les syndicats de médecins expliquent que leurs affiliés n'ont pas le temps de vérifier si le remboursement a bien été effectué, ni d'effectuer les démarches nécessaires pour être payés.
L'éditorialiste Jean-Francis Pécresse note qu'en cas de recul du gouvernement, "à la fin [du] quinquennat, la France restera donc l'un des tout derniers pays d'Europe à ne pas avoir adopté à grande échelle ce système de règlement rapide, sûr et dématérialisé - lequel ne s'est traduit nulle part par une augmentation des dépenses de santé pour la simple et bonne raison qu'il ne rend pas les soins gratuits".
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