Un rapport d'experts a blanchi vendredi l'OMS dans sa gestion du virus H1N1, tout en relevant "quelques carences"
Soupçonnée d'avoir été influencée par les industriels de la pharmacie dans sa gestion de la grippe H1N1, l'Organisation mondiale de la santé avait créé début 2010 le comité d'experts, auteur du rapport.
Adopté vendredi par ses 193 Etats membres, il émet une quinzaine de recommandations pour une meilleure préparation face à d'éventuelles pandémies.
Vendredi, les Etats membres, réunis pour leur 64e assemblée annuelle, ont adopté cette résolution recommandant de suivre les conclusions du rapport. Ses auteurs indiquent n'avoir "trouvé aucun élément montrant que des intérêts commerciaux auraient influé ou tenté d'influer sur les conseils donnés à l 'OMS ou sur les décisions qu'elle a prises".
Le comité a estimé aussi qu'"à de nombreux égards, l'OMS s'est bien acquittée de sa tâche pendant la pandémie, mais s'est heurtée à des difficultés systémiques et a montré quelques carences", comme "l'absence de procédures suffisamment solides, systématiques et transparentes pour révéler, reconnaître et gérer les conflits d'intérêts parmi les experts consultés".
"Certains ont accusé l'OMS de s'être hâtée d'annoncer la phase 6 (phase de pandémie, ndlr) en laissant entendreque cela avait pour but d'enrichir les fabricants de vaccins", rapporte ainsi le comité. Mais "bien loin de hâter la déclaration de la phase 6, l'OMS l'a retardée jusqu'à avoir des données attestant de façon indéniable la propagation prolongée au sein de la communauté dans différentes régions du monde", fait-il valoir.
Concernant l'avenir, les experts considèrent que "le monde est mal préparé pour faire face à une grave pandémie de grippe ou à toute autre urgence de santé publique mondiale prolongée et constituant une menace".
Le comité a recommandé que la "préparation à l'échelle mondiale" soit "améliorée par la recherche, le renforcement des systèmes de prestation de soins de santé, le développement économique dans les pays à revenu faible et intermédiaire et l'amélioration de l'état de santé général". Il suggère aussi de "créer un fonds de réserve pour les urgences de santé publique", "doté d'un minimum de 100 millions de dollars (70,2 millions d'euros)".
La résolution demande également de refaire le point dans deux ans, lors de la 66e assemblée annuelle de l'agence basée à Genève.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.