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Vidéo La Ritaline trop prescrite contre l'hyperactivité des enfants ?

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La Ritaline trop prescrite contre l'hyperactivité des enfants ? (France 2 - Florence Bouquillat et Pascal Caron)
Article rédigé par franceinfo
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Une étude révèle que les ventes de ce médicament ont augmenté de 70% en cinq ans. Les effets de cette molécule, cousine des amphétamines, sont pourtant controversés.

Les Anglo-saxons la surnomment "kiddy coke". Comprenez : "la cocaïne des enfants". La Ritaline est prescrite pour soigner l'hyperactivité. Ce trouble grave de l'attention concernerait 3 à 5% des enfants.

Selon une étude réalisée par le laboratoire de recherche Celtipharm, dévoilée par Le Parisien (article payant), mercredi 29 mai, le nombre de boîtes de Ritaline vendues en cinq ans en France a augmenté de 70%, passant de 283 407 boîtes en 2008 à 481 655 en 2013. L'hyperactivité serait-elle en augmentation ? Ou y a-t-il d'autres explications ?

"Le diagnostic de l'hyperactivité est souvent mal posé"

"Le diagnostic de l'hyperactivité est souvent mal posé", observe Maurice Corcos, pédopsychiatre à l'Institut mutualiste Montsouris (Paris), interrogé par France 2. "Cette hyperactivité ne renvoie pas forcément à une anomalie biologique qui nécessiterait ce traitement. Elle peut renvoyer à un contexte d'anxiété de dépression. Il faut soigner ce contexte avant de se précipiter à donner un traitement."

Son confrère Louis Vera n'est pas de cet avis. Selon lui, la Ritaline fonctionne bien. Il n'y a donc pas lieu de polémiquer. "Ce que l'on traite chez ces enfants, c'est le manque d'attention, les difficultés à se concentrer en classe, à faire ses devoirs. Il y a donc un risque d'échec scolaire et c'est ça qui est le plus important", objecte-t-il.

Un "risque d’usage détourné"

La molécule qui compose ce médicament est une cousine des amphétamines,  des substances psychotropes classées comme stupéfiants. Dans un avis du 3 octobre 2012 (PDF), la Haute autorité de santé note que "des incertitudes demeurent sur les effets à moyen et long terme". La HAS met en garde contre un "risque d’usage détourné, de mésusage ou d’abus".

Des étudiants en recherche de performances pour les examens pourraient être tentés d'en prendre. Et des parents d’en donner à leurs enfants pour améliorer leurs performances intellectuelles.

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