: Vidéo Trois questions sur la naissance d'un bébé à "trois parents"
L'enfant est né d'une fécondation in vitro utilisant les ovules de la mère et d'une donneuse plus celui du père. Elle vient donc de la combinaison de trois ADN différents.
Un papa, une maman et ... une autre maman : le magazine scientifique britannique New Scientist (en anglais) a révélé, mardi 27 septembre, la naissance d'un enfant conçu grâce à une technique inédite. Le bébé porte l'ADN de ses deux parents, mais aussi d'une troisième personne, une donneuse. Une expérience controversée, qui a pour but d'éviter la transmission d'une maladie héréditaire portée par la mère.
Les gènes de la donneuse très minoritaires
Celle-ci était porteuse d'un trouble génétique entraînant, chez l'enfant, la dégénérescence du système nerveux central. Ses deux premiers enfants sont morts de cette maladie. Le gène à l'origine de ce trouble se trouve dans l'ADN mitochondrial, situé en dehors du noyau de l'ovule. La procédure a donc consisté à extraire ce noyau sain, contenant l'essentiel de l'ADN de la mère, pour l'implanter dans un autre ovule, issu d'une donneuse, dont on avait retiré le noyau.
Dans cet ovule se trouvait donc l'ADN mitochondrial de la donneuse, qui ne portait pas la maladie. L'ovule a ensuite été fécondé in vitro, par le sperme du père, avant d'être implanté dans la mère. Il porte donc l'ADN de trois personnes, même si l'ADN mitochondrial, celui transmis par la donneuse, ne porte que 37 gènes.
Un précédent inquiétant chez les souris
C'est un couple de Jordaniens qui a vu naître ce petit garçon, il y a cinq mois. L'équipe en charge de la procédure était menée par un médecin new-yorkais, mais elle a été menée au Mexique, car elle est interdite aux Etats-Unis. Cette technique nouvelle n'est autorisée qu'au Royaume-Uni, et très encadrée, tandis qu'au Mexique "il n'y a pas de règles", a justifié le docteur John Zang. En France, cette technique n'a jamais été envisagée, selon Le Monde.
Le site américain Motherboard pointe le scepticisme de certains scientifiques devant cette annonce, qui notent l'absence ce sa mention dans une véritable revue scientifique, où les textes doivent être validés par d'autres chercheurs avant leur publication. Le Monde rappelle également que d'autres chercheurs, qui ont expérimenté la même technique pour donner naissance à des souris, ont vu la santé de celles-ci décliner avec le temps. Nul doute que celle du bébé, âgé de cinq mois et en bonne santé, sera suivie avec attention.
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