Du neuf sur les illustres dinosaures
Cinq découvertes ont été effectuées récemment par des scientifiques de différents pays, dont certaines vont à l'encontre de certains de clichés bien ancrés sur ces vertébrés.
Les dinosaures, mangeurs d'oiseaux ? C'est ce que révèle une étude de l'Académie des sciences chinoise publiée lundi 21 novembre. Cette découverte n'est pas la seule à nous éclairer depuis peu sur les caractéristiques de ces vertébrés qui se sont éteints il y a 65 millions d'années. De leur alimentation à leur température corporelle, tour d'horizon de quelques trouvailles récentes.
• Certains croquaient des oiseaux
Le microraptor gui était un petit dinosaure (il mesurait environ un mètre de long) mais cela ne l'empêchait pas d'être un redoutable chasseur. Les chercheurs Jingmai O'Connor, Zhonghe Zhou et Xing Xu ont découvert dans l'estomac d'un specimen fossilisé les traces d'un petit oiseau. Sa position et l'état des restes font penser qu'il a été capturé vivant, avalé tête la première par le microraptor.
Ironie de l'histoire, ce dinosaure muni de deux paires d'ailes est considéré comme l'un des ancêtres des oiseaux actuels. Pour les paléontologues, cette information nouvelle se révèle surtout intéressante parce qu'elle permet de mieux comprendre les capacités de déplacement du microraptor : s'il était probablement incapable de voler, il pouvait sans doute planer entre les cimes des arbres et attraper ses proies en plein vol.
• Beaucoup étaient végétariens
Un mythe s'est effondré le 20 décembre 2010 : la plupart des dinosaures théropodes, famille à laquelle appartiennent le tyrannosaurus rex et le vélociraptor, étaient végétariens. En étudiant leur anatomie, Lindsay Zanno, du Field Museum de Chicago, aux Etats-Unis, a conclu avec son collègue Peter Macovicky que "la plupart des théropodes étaient clairement adaptés à une vie de prédateur, mais à un certain moment de l'évolution, ces dinosaures sont devenus herbivores". Heureusement pour la légende, le T. Rex et le vélociraptor seraient des exceptions à cette règle.
• Le T. Rex encore plus gros que dans "Jurassic Park"
Déjà terrifiant dans le film de Steven Spielberg, le tyrannosaurus rex pourrait bien y avoir été légèrement sous-estimé. Selon une étude publiée mercredi 12 octobre dans la revue scientifique Plos One, il pesait entre 6 et 8 tonnes, là où le T. Rex de Jurassic Park tel qu'il était conçu (article payant) n'aurait pesé "que" 5,9 tonnes.
En étudiant cinq fossiles, les scientifiques du Collège vétérinaire royal britannique, de l'université de Liverpool et du Field Museum ont aussi conclu que sa croissance était beaucoup plus rapide que précédemment estimée. "Au plus fort [de leur croissance], dans leur adolescence, ils gagnaient près de 5 kilos par jour. Imaginez combien de viande ça représente. Ça fait vraiment beaucoup de hamburgers...", juge John Hutchinson, l'un des auteurs de l'étude.
• Les diplodocus, des animaux migrateurs
Les sauropodes, auxquels appartiennent les plus grands des dinosaures, pratiquaient la transhumance. Une étude publiée dans la revue Nature mercredi 26 octobre montre qu'ils effectuaient des migrations saisonnières de plusieurs centaines de kilomètres. Comme les troupeaux de mouton mais sans berger, ils se déplaçaient dans les hautes terres pour trouver de l'eau et de la nourriture, notamment en période de sécheresse.
Les scientifiques soupçonnaient ce phénomène depuis longtemps mais manquaient d'éléments pour étayer cette hypothèse. Comme l'explique LeMonde.fr, c'est en étudiant la composition des dents de certains sauropodes que des chercheurs du Colorado College, aux Etats-Unis, ont réussi à le prouver.
• Leur sang était aussi chaud que le nôtre
La température corporelle des dinosaures a fait l'objet de beaucoup de débats. Difficile de planter un thermomètre dans les fossiles desséchés qui ont traversé des millénaires et des millénaires. Certains scientifiques ont d'abord pensé que, comme les reptiles, leur température était variable, s'ajustant en fonction du milieu extérieur, puis que leur sang était plutôt chaud, au dessus de 40°C.
Une étude publiée vendredi 22 juillet dans la revue Science tend à prouver que leur sang était en réalité à une température proche de celle des humains, entre 36 et 38°C.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.