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Pour la première fois, la Nasa a vu une "étoile de la mort" pulvériser une planète

Le téléscope Kepler a permis aux astronomes d'observer la destruction d'une planète semblable à la Terre, indice de ce qui attend notre système solaire dans cinq milliards d'années.

Article rédigé par Camille Caldini
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Illustration d'un corps céleste se désintégrant à l'approche d'une naine blanche. (MARK A. GARLICK / NASA)

Il existe bien des étoiles capables de détruire des planètes. Le téléscope Kepler a permis à des chercheurs d'observer en temps réel une naine blanche attirer et désintégrer une planète tellurique, semblable à la Terre. "C'est quelque chose qu'aucun humain n'a jamais observé auparavant. Nous assistons à la destruction d'un système solaire", assure Andrew Vanderburg, chercheur au Centre d'astrophysique Havard-Smithsonian et principal auteur de l'étude publiée dans Nature (en anglais), mercredi 21 octobre.

Qu'est-ce que c'est que cette "étoile de la mort" ?

La Nasa évoque une étoile "cannibale", mais le centre d'astrophysique compare le phénomène observé à la "Death Star" des fims Star Wars, station spatiale sphérique, capable de détruire une planète grace à un superlaser. Mais l'étoile évoquée ici n'a pas d'autre arme que sa très puissante gravité. 

Le télescope Kepler était braqué sur la naine blanche WD 11451017 dans la constellation de la Vierge, à 570 années lumière du Soleil, quand il a capturé l'événement. Une naine blanche est une petite étoile en fin de vie. Après s'être changée en géante rouge, l'étoile (du même type que notre Soleil) a épuisé tout son carburant nucléaire se débarrasse de ses couches supérieurs pour se changer en naine blanche, un corps extrêmement dense. "Un centimètre cube de sa matière pèserait une tonne", résume BFMTV.

En relevant l'évolution de la luminosité de l'étoile naine, les chercheurs ont noté qu'elle diminuait toutes les 4h30 ou 5h. L'étoile ne clignotait pas, mais un corps céleste tournait autour d'elle, éclipsant à intervalles réguliers sa lumière. En outre, "la planète, comme une comète, laissait une traînée de poussière, ce qui témoigne de sa destruction continue sous les yeux des astronomes", explique Sputniknews.

Les restes de la planète désintégrée par la gravité de la naine blanche ne tourneront pas éternellement. Selon les calculs des astronomes, "en un million d'année la planète sera entièrement déchiquetée et sa matière tombera, sous la forme de poussière, à la surface de la naine pour se dissoudre dans ses profondeurs", traduit Sputniknews.

Que nous apprend ce phénomène ?

Dans Nature, l'astrophysicien Andrew Vanderburg estime qu'il s'agit de la première preuve de la désintégration de planètes rocheuses happées par la gravité d'une naine blanche. Et ce nouvel élément explique au passage la pollution aux métaux lourds autour de certaines de ces étoiles. En général, les naines blanches sont composées de carbone et d'oxygène, dans une enveloppe d'hydrogène ou d'hélium. Les métaux lourds descendus dans les profondeurs de l'étoile viennent donc de pollution extérieures, tombées à sa surface.

Par ailleurs, le sort de cette planète évoque l'avenir (très lointain) de la Terre. Dans environ cinq milliards d'années, le Soleil se transformera lui aussi en géante rouge, puis en naine blanche. "Les planètes environnantes seront, elles aussi, désintégrées. Mercure, Vénus et potentiellement la Terre seront carbonisées", explique BFMTV.

Comment Kepler a-t-il permis d'observer le phénomène ?

La mission initiale du téléscope était de rechercher des exoplanètes, proches d'étoiles. Un problème technique empêchant de guider précisément le téléscope a interrompu cette mission, en 2013. Mis Kepler a continué à se rendre très utile. Les chercheurs ont décidé d'utiliser le vent solaire pour orienter l'appareil et mener la "mission K2". C'est là que le télescope a capté l'activité de "l'étoile de la mort".

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