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Comète Tchouri : comment le robot Philae va-t-il se remettre au travail ?

Le petit engin, qui a atterri sur la comète en novembre, s'est réveillé après sept mois d'hypothermie. Et maintenant, que va-t-il se passer ? Un scientifique responsable d'une des fonctionnalités de Philae répond à francetv info. 

Article rédigé par Ariane Nicolas - Propos recueillis par
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Modélisation par ordinateur du robot Philae, fournie par l'Agence spatiale européenne, en décembre 2013. (MEDIALIAB / ESA)

Après sept mois d'hibernation, Philae est de nouveau opérationnel. Le petit robot a profité d'un réchauffement de la comète Tchouri, qui se rapproche du Soleil, pour recharger ses batteries. L'engin a pu transmettre sur Terre, via la sonde Rosetta, des données durant une quarantaine de secondes, samedi 13 juin. Ainsi requinqué, le robot pourra-t-il reprendre sa mission ? Eléments de réponse avec François Raulin, professeur à l'université Paris-Est-Créteil, qui est responsable d'une des fonctionnalités de Philae.

Francetv info : Que contiennent les données transmises par Philae ce week-end ?

François Raulin : Elles indiquent des choses très simples comme la température, l'état des batteries, leur puissance et, plus généralement, à quel degré Philae est exploitable. Ces données ne donnent aucun renseignement sur les instruments de Philae, en particulier Cosac (en anglais), celui sur lequel je travaille. Maintenant que les batteries peuvent se recharger, on va pouvoir interroger de nouveau Philae et voir dans quel état se trouve chaque instrument.

Quelles vont être les prochaines tâches de Philae ?

Il est encore trop tôt pour le savoir. Les scientifiques en charge du projet doivent se mettre d'accord, ces prochains jours, sur les étapes à fixer sur la durée, et leur priorité. Il faut que l'on regarde ensemble quels sont les instruments à bord, parmi la dizaine attachés à Philae, qui sont en état de marche et ce que l'on peut faire avec. L'outil Cosac, par exemple, doit permettre d'analyser des échantillons de gaz recueillis à la surface de Tchouri. Mais cela risque d'être compliqué de l'activer rapidement car il nécessite de la puissance, donc de l'énergie. Par ailleurs, Philae est coincé dans son petit trou, et on ne sait pas à quelle distance du sol se trouve la mèche de la foreuse. Tout cela reste à préciser.

Combien de temps Philae va-t-il pouvoir travailler ?

Il faut que la température sur la comète, qui est actuellement d'environ - 35°C, reste favorable pour que les batteries puissent se recharger, ce qu'elles commencent à faire à - 60°C. Tchouri passera vers juillet-août à son point le plus proche du Soleil, ce qu'on appelle le périhélie. La durée d'activité se compte en semaines, peut-être en mois. Le problème, c'est que Rosetta doit être aussi dans de bonnes conditions pour transmettre les données. Avec la chaleur, la comète risque de produire davantage de débris. Si la sonde se rapproche trop de Tchouri, le système qui lui permet de se repérer dans l'espace pourrait être perturbé par ces "déchets". Il faudra rester très vigilant. 

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