SpaceX réussit à rattraper en vol une partie de sa mégafusée Starship : "C'est une prouesse", estime un spécialiste

Philippe Henarejos, rédacteur en chef du magazine Ciel & Espace, rappelle que l'objectif d'Elon Musk est de "rendre l'espace aussi commun que l'aviation civile".
Article rédigé par franceinfo
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SpaceX est parvenu dimanche 13 octobre à rattraper le premier étage de sa mégafusée Starship pendant un vol d'essai. (HANDOUT / SPACEX)

"C'est une prouesse. C'est une très belle précision qui a très bien marché cette fois", réagit dimanche 13 octobre sur franceinfo Philippe Henarejos rédacteur en chef du magazine Ciel & Espace alors que SpaceX est parvenu lors d'une manœuvre spectaculaire à rattraper le premier étage de sa mégafusée Starship pendant un vol d'essai, une première qui pourrait représenter un pas décisif vers la réutilisation de ce lanceur lourd.

"Déjà SpaceX a une bonne maîtrise de la navigation des retours de ses premiers étages" de fusée. "Elle réussit cette manœuvre assez souvent avec la Falcon 9", un autre lanceur. "Là la différence c'est l'échelle. Le booster qui revient fait 70 mètres de haut, 9 mètres de diamètre, mais la navigation était déjà maîtrisée, c'est pour ça que SpaceX était sans doute assez confiant pour faire revenir son booster sur une aire de lancement où il serait saisi par des bras à quelques dizaines de centimètres près", analyse Philippe Henarejos.

"Son idée c'est de réutiliser tous les vaisseaux et faire en sorte qu'ils soient comme des avions, qu'ils aient une durée de vie avec de nombreux vols pour abaisser les coûts avec son but ultime l'exploration et la colonisation de Mars", explique Philippe Henarejos.

"L'objectif d'Elon Musk c'est de rendre l'espace aussi commun que l'aviation civile. Son idée, c'est qu'on ne jette pas un avion de ligne une fois qu'il a traversé l'Atlantique, on n'en reconstruit pas un autre pour repartir dans l'autre sens."

Philippe Henarejos

à franceinfo

Pour Philippe Henarejos, "SpaceX avec cette technique, dont beaucoup dans le milieu du spatial doutaient, a changé le jeu. On voit déjà les Chinois qui sont en train de la tester". C'est le cas aussi en Europe, où "il y a plusieurs opérateurs qui sont en train de concevoir des fusées avec des étages récupérables". À tel point qu’"aujourd'hui c'est un modèle qui s'impose alors que ce n'était pas gagné il y a encore dix ans de cela et on verra si par la suite SpaceX arrive à récupérer l'entièreté de son vaisseau", ajoute-t-il.

Pour ce lancement "qui vient d'avoir lieu on a récupéré le premier étage qu'on appelle le Super Heavy mais également le Starship qui est le vaisseau, ça veut dire qu’à terme", un tel vaisseau "fera sa mission dans l'espace et sera récupéré et si c'est le cas tout sera récupéré dans ces lancements". Cela nécessite "de tester les protections thermiques entre 26 et 28 000 km/h. Le bouclier thermique a relativement bien fonctionné même s'il y a des parties de l'aileron qui ont peu fondu mais ça s'améliore beaucoup notamment par rapport au vol précédent".

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