"On s'habitue à la vie ici" : Thomas Pesquet raconte son nouveau quotidien en apesanteur
Thomas Pesquet se plaît dans sa nouvelle maison. Lors de sa première conférence de presse depuis la Station spatiale internationale, il a donné un aperçu de son quotidien d'astronaute.
"On a passé une bonne partie de la journée [d'hier] à réparer les toilettes qui ont cassé dès le deuxième jour. Donc ça, c'était un peu la tuile." A part ce petit souci logistique, Thomas Pesquet est ravi de sa nouvelle colocation. Le spationaute français a décrit ses conditions de vie, lors d'une première conférence de presse en direct depuis la Station spatiale internationale (ISS), mercredi 23 novembre.
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En apesanteur, tentant de maintenir près de lui un ballon représentant le globe terrestre, Thomas Pesquet s'est confié sur son bonheur de vivre dans l'espace au cours des six prochains mois. Une vie comme sur Terre, voire mieux...
Le confort : "Je dors très très bien, comme un bébé"
Thomas Pesquet l'a répété : il se sent "super bien" et s'est adapté "très vite" aux conditions de vie dans l'ISS. D'ailleurs, "personne n'a été malade" en arrivant. "On s'habitue à la vie ici, explique-t-il. C'est immense, on n'est pas mal installé. Au bout de quelques jours, je suis super content d'être là", se félicite-t-il.
C'est plein d'équipements, il faut s'orienter, cela prend un peu de temps, mais mes partenaires m'aident beaucoup.
Côté confort, il concède même "[dormir] très très bien, comme un bébé." "En fait c'est super agréable" de s'endormir en flottant, décrit-il, "retenu par nos parois individuelles, dans un sac de couchage accroché au mur. Je trouve ça hyper reposant." Et de noter : "Tant mieux d'ailleurs, car c'est parti pour six mois."
Le travail : "hyper naturel", "à condition de ne pas laisser traîner ses outils"
Se reposer, c'est bien, mais Thomas Pesquet a beaucoup de travail. A bord de l'ISS, il doit mener des dizaines d'expériences scientifiques. Le spationaute affirme s'être mis au travail dès lundi. "J'ai déjà réalisé deux expériences qui étaient prévues pour ma mission : une avec des surfaces innovantes et une pour le traitement de l'eau", détaille-t-il, 400 km au-dessus de nos têtes. "Cela fait sept ans que je prépare cette mission", mais "c'est beaucoup mieux que ce que j'avais imaginé", assure le Français.
Quand on arrive ici, ce qui frappe c'est une impression de liberté, [on découvre] une nouvelle façon de travailler, (...) qui est beaucoup plus confortable que sur Terre.
2ème expérience @ESA/@CNES! Aquapad devrait simplifier l’analyse de la qualité de l’eau dans l’ISS comme sur Terre pic.twitter.com/iSctZjRP6J
— Thomas Pesquet (@Thom_astro) 23 novembre 2016
"C'est hyper naturel", ajoute même l'astronaute. A condition de "ne pas laisser trainer ses outils, si on ne veut pas les retrouver dans un endroit différent... comme ce qui est arrivé juste avant cette conférence avec mon micro", sourit Thomas Pesquet.
D'ailleurs, il en profite pour mettre un terme au mythe selon lequel l'ISS est un grand capharnaüm. "C'est extrêmement bien rangé, assure-t-il. On n'a pas l'impression parce que ça fait fouilli de câbles ou d'équipements au mur. La performance, c'est qu'il y a des gens au centre de contrôle qui suivent cela et chaque fois que je cherche un petit objet, il y a des millions d'endroits où chercher, j'appelle le centre de contrôle qui me dit où le trouver." "Ensuite, c'est important de les remettre à la bonne place. Le maillon faible, c'est l'équipage", concède-t-il, avant de raconter comment l'équipe à Terre lui a permis de retrouver, parmi les centaines de placards et de panneau, où se trouvait le drapeau de l'Agence spatiale européenne (ESA) qu'il a tenu à accrocher sur le mur derrière lui.
Le lien avec la Terre : "C'est comme si j'étais parti en voyage d'affaires"
Grâce à un téléphone IP (qui utilise le réseau internet), "on peut appeler presque tous les numéros au sol", se réjouit Thomas Pesquet. Si tous les matins à 7h30, "on passe en revue le plan de la journée" avec le centre de contrôle, il peut aussi s'entretenir régulièrement "quelques minutes" avec sa famille et ses amis. Un lien important, estime-t-il, alors que ses proches l'ont vu décoller et disparaître dans le ciel. "Le fait de discuter rend tout cela plus normal, note-t-il. Finalement, c'est comme si j'étais parti en voyage d'affaires."
Ce week-end, il se réjouit aussi de pouvoir réaliser une première vidéoconférence, pendant laquelle il espère faire visiter une partie de la station à ses proches.
Je compte passer la plupart de mon temps dans la coupole et prendre quelque photos. Je n'ai pas encore eu le temps d'en profiter !"
Avec un peu de chance, il nous fera profiter de son incroyable vue (et vie), sur les réseaux sociaux.
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