Première sortie extravéhiculaire de Thomas Pesquet : "C'est un voyage dans le voyage"
Thomas Pesquet a connu sa première sortie extravéhiculaire, vendredi. Il a quitté l'ISS pour changer des batteries solaires. C'est un moment unique a expliqué, sur franceinfo, l'astronaute français Philippe Perrin, qui a aussi effectué une sortie similaire en 2002.
Thomas Pesquet effectue sa première sortie extravéhiculaire (EVA), vendredi 13 janvier. Il est sorti dans l'espace vers 12h45, heure de Paris en compagnie de l'Américain Robert Shane Kimbrough. Les deux hommes sont chargés de changer les batteries solaires de la station spatiale internationale. Pour Thomas Pesquet, c'est l'aboutissement de sept ans de travail.
>> Suivez la première sortie dans l'espace de Thomas Pesquet
"C'est absolument impossible d'oublier ce moment. C'est un voyage dans le voyage", a expliqué sur franceinfo l'astronaute Philippe Perrin, qui a réalisé une sortie similaire en 2002. "Aller dans l'espace c'est une chose fabuleuse, mais sortir du vaisseau et se retrouver soi-même satellite de la Terre, c'est une autre expérience. C'est une expérience du corps plus que de l'esprit."
Un exploit sportif et psychologique
Lors de sa sortie extravéhiculaire Philippe Perrin n'avait pas envie de rentrer. "A un moment, on est en harmonie avec le cosmos et on aurait envie de rester là, d'être emporté par cette ivresse. C'est une aventure pleine de contradictions." Mais l'exploit est aussi sportif, car le scaphandre pèse 150 kilos et le robot ne peut pas remplacer toute la dextérité des gestes humains.
Il y a aussi un aspect psychologique, parce qu'il faut arriver à maîtriser ses émotions. "C'est un exploit psychologique, parce qu'il faut arriver à maîtriser ses émotions, et c'est une aventure un peu spirituelle. C'est un mélange d'effort, de peine et de grande exaltation" explique Philippe Perrin.
L'astronaute a expliqué que ces sorties sont très éprouvantes, car le scaphandre est très rigide. Son rôle protecteur est aussi un frein à la fluidité des mouvements. "Pour diminuer cette rigidité, on est à l'oxygène pur mais on est pressurisé à près d'un tiers d'atmosphère. Ce n'est pas votre corps qui bouge, mais vous qui venez contraindre les mouvements naturels de ce scaphandre", a conclu Philippe Perrin.
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