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WikiLeaks : Bradley Manning sera bien jugé pour "collusion avec l'ennemi"

La juge militaire américaine en charge de l'affaire Manning maintient les charges les plus lourdes à l'encontre du soldat accusé d'avoir livré des centaines d'informations sensibles au site internet WikiLeaks en 2010. S'il est reconnu coupable, le jeune homme de 25 ans encourt la prison à vie, sans possibilité de liberté conditionnelle.
Article rédigé par Antoine Krempf
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min
  (Jose Luis Magaua Reuters)

La juge militaire Denise Lind a rejeté ce jeudi la demande
d'abandon des charges les plus lourdes contre Bradley Manning. Trois ans après son arrestation, le soldat
devrait donc notamment bien être poursuivi pour "collusion avec
l'ennemi
".

D'après la magistrate de la cour martiale américaine, le
procureur a apporté les preuves nécessaires démontrant que le jeune homme de 25
ans connaissait les éventuelles conséquences du transfert en 2009 et 2010 de
centaines de milliers de documents militaires confidentiels au site internet
WikiLeaks. 

"Une connaissance des risques "

Pour appuyer sa décision, la juge estime que Bradley Manning
avait "une connaissance avérée " que les dizaines de compte-rendu de
batailles en Afghanistan ou en Irak et les centaines de câbles diplomatiques
pouvaient être lues par "des ennemis des Etats-Unis ".

D'après
l'accusation, des preuves montrent qu'Al-Qaïda avait des copies de ces
documents en sa possession. Le jeune homme aurait eu pleinement conscience de
ce risque, d'après la juge, en raison de son entraînement à "l'utilisation
d'Internet par les terroristes
".

"Mauvaise intention " contre "débat
public
"

Mais pour la défense, le soldat n'avait pas de
"mauvaise intention générale " comme le suppose la "collusion
avec l'ennemi
"
. A plusieurs reprises, Bradley Manning a assuré avoir
transmis ces informations à WikiLeaks pour provoquer un débat public autour des
agissements des troupes et des diplomates américains en Irak et en Afghanistan.

En février dernier, il avait plaidé coupable pour dix chefs
d'inculpation. Mais il s'était dit non-coupable pour 12 autres motifs de
poursuites, dont la "collusion avec l'ennemi " et "la fraude
informatique
". C'est la charge la plus lourde retenue contre lui.

Sans
elle, il encourait 20 ans de prison. Avec elle, c'est la prison à vie sans
possibilité de liberté conditionnelle qui pourrait être prononcée à son
encontre. L'accusation avait d'ores et déjà annoncé qu'elle ne demanderait pas
la peine de mort.

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