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Xavier Niel, itinéraire d'un homme (plus si) discret

Il pèse aujourd'hui 6,6 milliards de dollars selon le magazine Forbes. Non content d'être le patron d'Iliad, la maison-mère de Free, Xavier Niel investit tous azimuts, dans les médias, les start-up. Et désormais dans l'éducation : il vient de lancer, sur ses fonds personnels, 42, une école informatique gratuite.
Article rédigé par Guillaume Gaven
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (Jacky Naegelen Reuters)

Il est donc la sixième fortune française, selon le magazine Forbes , qui dresse tous les ans son palmarès (il est la 12e selon le magazine Challenges ) - il était la huitième l'an dernier. Forbes note que Xavier Niel "pèse" désormais 6,6 milliards de dollars - 2,1 milliards de plus que l'an dernier. Grâce, sans aucun doute, à la réussite de Free Mobile qui a, en un an justement, attiré plus de cinq millions de clients.

Xavier Niel, c'est donc Iliad, la maison-mère de Free. Et de Free Mobile. Un fournisseur d'accès à Internet depuis 1999, doublé d'un opérateur de téléphonie mobile depuis un an. Deux succès entrepreneuriaux qui ne sont plus à démontrer. 
Tout le monde se plaît pourtant à rappeler que c'est dans le Minitel rose qu'il a fait ses premières armes ; c'était en 1984... Avec sa société Iliad, il est aussi à l'origine de 3617 Annu, en 1996 : le premier annuaire inversé... et payant. Des prémices à l'aventure Free - il est le premier à lancer en France les offres "triple play" (téléphone, internet, télévision) et les "box", ce décodeur branché sur la ligne téléphonique.

Un "tycoon" à la française ?

Aujourd'hui, Xavier Niel n'est pas qu'un homme de l'Internet - même si cela reste son coeur de métier. Il a d'ailleurs lancé, voici près de deux ans, une école des métiers de l'Internet, et vient d'annoncer la création d'une école informatique, gratuite, ouverte à tous, sans diplômes, pour former de futurs développeurs - dont Iliad manque cruellement... Xavier Niel a décidé de financer personnellement cette école, à hauteur de 50 millions d'euros sur dix ans.

Mais Xavier Niel est un entrepreneur total. Via son fonds d'investissement Kima, il dit avoir investi dans quelque 800 start-up. Dont la plus importante est Deezer, un site d'écoute de musique en ligne.

Mais Xavier Niel, c'est aussi un patron de presse. En juin 2010, il s'associe à Pierre Bergé et Matthieu Pigasse pour racheter le quotidien Le Monde . Il fait toujours partie du trio d'actionnaires de référence.

" Quand les journalistes m'emm..., je prends une participation dans leur canard et ensuite ils me f... la paix" (Xavier Niel)

Plus discrètement, il investit dans plusieurs journaux : Terra Economica ... ou sur le net : Bakchich, Mediapart, Electron libre ou Atlantico. Sans jamais intervenir dans la ligne éditoriale ? "J'investis dans la presse d'opinion car je crois que la France a besoin d'une presse indépendante" , dit-il très diplomatiquement. Un peu moins diplomatique, il y a cette phrase rapportée par Eric Fottorino, alors directeur du Monde : "Quand les journalistes m'emmerdent, je prends une participation dans leur canard et ensuite ils me foutent la paix" .

Mais comme toute médaille, elle a son revers. Xavier Niel a beau être milliardaire, il vit très simplement (même s'il habite les beaux quartiers, dans le XVIe arrondissement de Paris), se déplace à vélo, n'a pas de secrétaire, est toujours vêtu de la même chemise blanche... et vérifie, paraît-il, jusqu'au prix d'une commande de stylos.

Un homme qui n'aime pas trop qu'on dise du mal de lui : il a tenté, en vain récemment, de faire condamner en justice un professeur d'économie qui avait publié une étude très critique sur l'arrivée de Free Mobile dans le paysage français. 

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