: Infographie Quelles sont les villes les plus exposées aux séismes en France ? Consultez notre moteur de recherche
Alors que le Maroc se relève à peine d'un séisme de magnitude 6,8 et tente de venir en aide à ses sinistrés, le pays craint encore d'éventuelles répliques. Si la zone se caractérise par une activité sismique importante, c'est la violence de ce tremblement de terre qui surprend les spécialistes, comme le précise le sismologue Florent Brenguier à franceinfo. Alors, la France doit-elle craindre un événement similaire ? Le pays n'est pas à l'abri de cet aléa. En juin, un séisme de magnitude 5,3 sur l'échelle de Richter avait été mesuré dans l'Ouest. Si un seul blessé léger avait été signalé, ce tremblement de terre avait causé d'importants dégâts matériels, notamment dans les Deux-Sèvres et en Charente-Maritime.
Pour évaluer ce risque, le ministère de la Transition écologique avait mis à jour en 2011 la carte de l'aléa sismique, élaborée grâce à un réseau de capteurs et à l'historique des tremblements de terre connus depuis le XIVe siècle. Il s'agit toujours aujourd'hui du document de référence.
Les Antilles, zone la plus exposée en France
Cette carte du zonage sismique établit une échelle de risque comprenant cinq niveaux, allant de "très faible" à "fort". "Pour établir ce découpage, on s'intéresse au mouvement du sol, c'est-à-dire si cela va beaucoup bouger ou pas. Par conséquent, la magnitude du séisme potentiel ne peut pas être le seul paramètre qui entre en compte. Il faut aussi regarder la profondeur possible de ce séisme. Il y a aussi des zones où on va avoir des réactions très différentes selon le type de sol", détaille Christophe Larroque, géologue au laboratoire GéoAzur du CNRS à Sophia Antipolis (Alpes-Maritimes).
Les zones rouge foncé représentent les territoires les plus susceptibles de subir un séisme très destructeur. La Martinique et la Guadeloupe sont les plus concernées par ce type d'événement. "Ces îles se situent à la limite entre la plaque tectonique caraïbe et la plaque tectonique nord-américaine. Là, des séismes forts peuvent se produire, car ce sont de très grandes failles actives", avance le géologue.
Sur le territoire hexagonal en revanche, le risque est plus hétérogène : si le Sud-Est – et notamment les Alpes – l'Alsace et les Pyrénées sont concernés par un risque moyen à modéré, la plupart du territoire n'est que faiblement ou très faiblement exposée à cet aléa.
La France hexagonale se situe en effet loin d'une limite de plaque, c'est-à-dire de la jonction entre deux fragments de l'enveloppe solide de la Terre. Cela n'empêche pas la présence de failles, qui sont des zones de rupture dans la croûte terrestre, au sein de la plaque elle-même, soumise aux mouvements des autres plaques. "Des forces s'accumulent de manière privilégiée là où il y a des cassures dans le sol, souvent au niveau des chaînes de montagne", provoquant alors un séisme, explique le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM).
Parmi les grandes villes françaises, si Paris ou Rouen n'ont que très peu de chances de sentir un jour la terre trembler, Nice ou Grenoble sont exposées à un risque "moyen". Strasbourg, Colmar ou Biarritz sont, elles, classées encore un cran au-dessus, en zone à aléa "modéré".
Sur le territoire français, un séisme aussi puissant que celui qu'a connu le Maroc reste peu probable, mais n'est pas exclu, selon Christophe Larroque. "En 1887, un événement avec une magnitude similaire s'était produit dans la mer Méditerranée, à une vingtaine de kilomètres des côtes françaises", explique le géologue.
Rappelons que, même moins puissants, les séismes peuvent provoquer d'importants dégâts. En 1909, à Lambesc (Bouches-du-Rhône) un tremblement de terre de magnitude 6,2 avait fait 46 morts et avait causé de nombreux dégâts dans les villages autour d'Aix-en-Provence. Il s'agit du séisme le plus important enregistré en France depuis 1900.
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