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Le business des planètes

Le système solaire a-t-il un propriétaire? La question peut sembler saugrenue, mais elle a pourtant ses fondements : une Espagnole s'est récemment déclarée propriétaire du soleil, et il est désormais possible d'acheter des parcelles de planètes sur internet. Mars et Vénus vont-elles devenir des cadeaux en vogue ?
Article rédigé par franceinfo
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Il y a une journée dans la vie de ce notaire espagnol qu'il n'oubliera certainement pas. Une femme lui rend visite pour rédiger un acte de propriété. Jusque-là, rien que de très banal. Tout bascule quand sa cliente explicite la raison de sa visite : elle se décrit comme la propriétaire du soleil. Angeles Duran affirme en effet que puisque "il n'existe pas un seul propriétaire qui soit connu depuis 5 milliards d'années," elle peut donc revendiquer la propriété de l'astre. C'est le quotidien régional espagnol La Voz de Galicia qui relate cette histoire hors du commun.

Surpris voire circonspect, le notaire consulte ses pairs, avant de rédiger l'acte notarié : il existe bien une convention internationale concernant la propriété des planètes (datée de 1967), mais celle-ci concerne les pays, et non les particuliers. Pour autant, Angeles Duran n'est pas assurée de véritablement posséder l'astre : son acquisition doit maintenant être inscrite au cadastre espagnol, qui n'a pas compétence sur le système solaire.

Propriétaire de la Lune

Cette "dame soleil" n'est pas la première à avoir eu une idée de ce genre : en mars 2010, Richard Garriott, un anglo-américain fils d'astronaute, avait revendiqué la propriété de la Lune. Après avoir acquis un appareil d'exploration lunaire utilisé par l'Union soviétique en 1973, il avait argumenté que la possession de cet appareil pourrait lui donner des droits sur la Lune. Droits qui n'ont à ce jour pas été reconnus, mais l'histoire montre combien le ciel continue de faire rêver.

Ainsi, des sites internet comme Moonestates proposent désormais à des particuliers d'acquérir un fragment de Mars, de la Lune, ou encore de Vénus, à partir de 20 euros. Un certificat vous est ensuite remis, (à offrir, pourquoi pas), et une carte vous montre où est votre morceau de corps céleste.

Aux Etats-Unis, un groupement d'experts, le space settlement, milite pour une privatisation des corps célestes.

Néanmoins, aucune institution n'a à ce jour statué sur la possibilité pour les quidams d'acquérir un éclat du ciel. De quoi continuer à garder la tête dans les étoiles.

Virginie Ballet

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