: Vidéo La mission russo-européenne ExoMars 2016 s'envole pour la planète rouge
Une fusée russe Proton a décollé des steppes kazakhes pour rejoindre la planète rouge. La sonde et l'atterriseur qu'elle transporte voyageront pendant sept mois avant d'atteindre Mars.
Est-ce la fin de l'hégémonie américaine dans la recherche de la vie sur Mars ? Une fusée russe Proton a décollé du cosmodrome de Baïkonour, au Kazakhstan, lundi 14 mars, expédiant dans l'espace ExoMars 2016, une mission russo-européenne destinée à rechercher de potentielles preuves d'activités biologiques sur la planète rouge.
Le lancement se fait en deux temps, précise l'astrophysicien François Forget à France Info. "La première partie se fait avec une mise en orbite autour de la Terre, puis 'l'injection' vers Mars se fera en rallumant les moteurs autour de 20h47 (heure de Paris), poursuit le directeur de recherche au CNRS. On aura vraiment confirmation du succès en fin de soirée."
A la recherche de gaz dans l'atmosphère de la planète
La fusée transporte une sonde capable de détecter des gaz à l'état de trace, baptisée TGO (Trace Gaz Orbiter), et un atterrisseur test nommé Schiaparelli. A l'issue d'un voyage de sept mois et d'un trajet de près de 496 millions de kilomètres, l'atterrisseur se séparera de la sonde le 16 octobre, pour se poser sur Mars trois jours plus tard. Lourd de 600 kilos et grand comme une petite voiture, il aura pour fonction d'apprendre aux scientifiques comment atterrir sur Mars.
De son côté, la sonde TGO entrera dans une orbite elliptique et ralentira très progressivement pour se placer sur une orbite circulaire, à 400 km d'altitude. Ce "grand nez dans l'espace" devra alors rechercher des gaz à l'état de trace dans l'atmosphère de la planète, notamment ceux à base de carbone, comme le méthane. C'est ce qui intéresse les scientifiques car, sur Terre, il est à 90% d'origine biologique. Sa détection pourrait donc constituer un indice possible de la présence actuelle d'une vie micro-organique sur Mars.
A la recherche de la vie... mais pas seulement
"On va beaucoup étudier l'atmosphère, le système climatique de Mars, et donc quand on étudie une planète qui ressemble beaucoup à la Terre, on apprend aussi beaucoup sur notre Terre, précise François Forget. Non seulement, on recherche la vie, mais aussi on fait de la planétologie comparée, c'est-à-dire [qu'on étudie] les autres planètes pour mieux comprendre comment fonctionne la Terre, et en particulier le climat."
Dans un premier temps envisagée aux côtés des Américains, la mission ExoMars 2016 a finalement été montée en collaboration avec la Russie après la défection de la Nasa pour raisons budgétaires en 2011. Elle doit être suivie d'une autre mission russo-européenne, ExoMars 2018, qui enverra un véhicule rechercher des traces de vie passée sur Mars. Prévue pour 2018, elle pourrait toutefois être retardée.
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