Quand des astronautes posent (virtuellement) le pied sur Mars
L'opération entamée le 3 juin dernier à l'Institut des problèmes médicaux-biologiques, dans la banlieue de Moscou, atteint là son apogée. Les six astronautes de 26 à 38 ans ont déjà vécu l'arrivée en orbite autour de Mars le 2 février. Maintenant, ils s'apprêtent à y faire leurs premiers pas. Ils se sont d'ailleurs déjà séparés en deux groupes : l'un resté dans le module principal, l'autre dans le module d'atterrissage.
Après 240 jours de voyage aller, ils seront donc trois à poser le pied sur une vraie-fausse planète rouge : un Italo-Colombien, un Russe et un Chinois. Le seul Français de l'aventure Romain Charles reste dans le module principal. Mais dans un journal mis en ligne de leur expérience, c'est lui qui raconte les derniers préparatifs (en anglais).
Première sortie martienne donc ce matin, puis les 18 et 22 février. Des sorties en binôme pour aller "effectuer toutes les tâches comme si c'était une mission réelle", explique le chef du projet Mars500. Mais le but n'est pas de savoir cette fois s'il y a de l'eau ou de la vue sur Mars, mais si l'homme est capable d'endurer un tel voyage.
Si ce n'étaient la gravité ou les problèmes de radiation, les conditions sont donc strictement les mêmes que dans la mission spatiale que l'homme espère lancer d'ici 20 à 30 ans vers Mars : l'isolement, l'absence de lumière du jour ou d'air frais, la restriction des contacts humains. Les six cobayes ont des journées organisées en "trois huit" : un tiers pour le travail et les expériences scientifiques, un autre tiers pour les loisirs (le vaisseau comprend une salle de sport et un sauna) et un dernier pour roupiller. Et sur la fausse planète, les conditions sont drastiques : pas d'oxygène, température extérieure -60°C et les astronautes portent des scaphandres de 32 kilos.
L'équipage a cependant des contacts avec la Terre. Par emails, dont la réception est artificiellement retardée de 40 minutes, pour simuler la distance.
_ Le retour sur Terre est prévu fin novembre, après un voyage d'à nouveau 240 jours environ.
Cécile Quéguiner, avec agences
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