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8 mai : l'hommage de Nicolas Sarkozy aux "oubliés de la République"

Le 8 mai 1945, la Seconde guerre mondiale s'achève en Europe avec la capitulation de l'Allemagne nazie. Comme chaque année, de nombreuses cérémonies commémorent cette page de l’histoire et rend hommage à ses acteurs. Certains pourtant se sentent laissés pour compte…
Article rédigé par franceinfo
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Dans le cadre de ce 64e anniversaire de la Victoire contre l’Allemagne nazie, deux cérémonies se sont déroulées ce matin à Paris, au pied de la statue du général de Gaulle, Place Clémenceau, et sous l'Arc de Triomphe pour le ravivage de la flamme du tombeau du soldat inconnu.
_ Cinq ans après la grande parade navale en rade de Toulon, le Var est à nouveau au programme : le chef de l'Etat, accompagné du Premier ministre et de plusieurs membres du gouvernement, a présidé en fin de matinée une cérémonie sur la plage de la Nartelle, haut-lieu du débarquement de Provence, à Sainte-Maxime.

Et Nicolas Sarkozy a choisi de rendre hommage, dans son discours, aux soldats issus des anciennes colonies de la France...

Il faut dire que certains de ces combattants se sentent encore les "oubliés de la République". Ces "oubliés", ce sont les combattants "indigènes", dont la situation reste toujours aussi précaire.

Après la sortie en 2006 du film "Indigènes" du cinéaste franco-algérien Rachid Bouchareb (prix d'interprétation collectif au Festival de Cannes), la situation de ces soldats de l’armée française originaires des colonies avait pourtant ému le président Jacques Chirac. Le président de l'époque s’était alors engagé en 2007 à ce que ces combattants qui ont servi la France soient reconnus au même titre que leurs frères d'armes français.

Mais deux ans plus tard, les 80.000 combattants "indigènes" toujours en vie aujourd'hui, ne touchent que 80 euros de pension militaire par mois, contre... 600 pour les soldats français. En octobre dernier, Alain Rousset, député socialiste, a fait une proposition de loi pour permettre d’aligner, effectivement, les pensions de retraite. Envoyé au secrétariat d’Etat aux Anciens Combattants, le texte est resté lettre morte.

La semaine dernière, une trentaine d'élus d'Ile-de-France réunis au sein de l'Association nationale des élus locaux de la diversité (Aneld) ont par ailleurs réclamé un lieu de mémoire pour tous les soldats "indigènes" morts pour la France lors de la Seconde Guerre mondiale. "A Verdun, un mémorial est dédié à nos arrières grand-parents de 14-18, nous souhaitons qu'il en soit de même pour nos parents qui donné leur sang en 39-45", car " la mémoire de ces 130.000 héros doit rester vivace dans la conscience collective de notre pays ", a écrit l'association dans une lettre adressée au secrétaire d'Etat à la Défense et aux Anciens combattants, Jean-Marie Bockel, à qui ils proposent de créer un mémorial au cimetière intercommunal musulman de Bobigny.

Les "indigènes de la République" se rassembleront aujourd'hui à 16 heures à Paris, Place du Trocadéro.

Cécile Mimaut, avec agences

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