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A 16h34, ces femmes ont cessé de travailler pour demander plus d'égalité

Les femmes étaient appelées à cesser le travail à partir du 7 novembre à 16h34 pour protester contre les inégalités entre hommes et femmes. Des rassemblements ont eu lieu dans plusieurs villes de France, dont un place de la République à Paris.

Article rédigé par Carole Bélingard
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 4min
Des femmes manifestent place de la République à Paris pour dénoncer les inégalités salariales entre les hommes et les femmes, le 7 novembre 2016. (THOMAS SAMSON / AFP)

"Les bonnes poires travaillent pour des prunes", peut-on lire sur une banderole géante place de la République à Paris. Les "bonnes poires", ce sont 200 à 300 femmes réunies, lundi 7 novembre, pour réclamer des salaires égaux à ceux des hommes. Plusieurs mouvements féministes ont lancé un appel sur les réseaux sociaux à cesser le travail à 16h34 précises. Pourquoi cette date ? Le 7 novembre est en fait la date symbolique à laquelle les hommes auront atteint ce qu'elles gagnent en une année, selon le calcul de féministes.

Ainsi, en se basant sur le chiffre de 15,1% de différence de salaire horaire brut entre les hommes et les femmes (mesurée par Eurostat en 2010), la fondatrice des Glorieuses, Rebecca Amsellem, a calculé que l'écart représentait environ 38,2 jours ouvrés de travail sur une année.

"Ma mère, elle galère au niveau travail"

Intriguées, des lycéenne venues en voyage scolaire à Paris, sur les lieux de mémoire des attentats, se mêlent aux personnes rassemblées au pied de la statue de la République. Forcément, pour elles, les inégalités salariales ne sont pas encore d'actualité. Pourtant, le sujet leur parle.

Elles ne sont pas les seules à partager ce constat. D'ailleurs, beaucoup d'étudiantes sont présentes parmi l'assemblée. Si Sarah n'est pas encore entrée dans le monde du travail, elle explique observer les inégalités "à l'échelle de ses parents" : "ma mère, elle a toujours galéré au niveau du travail. Là, elle est au chômage, alors que pour mon père tout va bien, il gagne plus de 2 000 euros par mois".

Les inégalités salariales sont la revendication du jour, mais pour beaucoup, ce 7 novembre est surtout l'occasion de parler plus généralement des discriminations faites aux femmes. "Chaque fois qu'il y a une mobilisation pour faire avancer la cause des femmes, je suis présente, en tant que femme et en tant que communiste, ma place est ici", assure Colette. Et si elle estime que des avancées ont pu être constatées entre les hommes et les femmes, "il faut rester vigilants" sur des régressions à venir, "surtout quand on regarde les programmes de certains candidats", poursuit-elle.

Appel à la grève le 8 mars

Qu'elles soient militantes politiques, syndicales, membres du tissu associatif ou tout simplement étudiantes, salariées, les manifestantes se succèdent au micro d'une tribune bricolée pour l'occasion. Comme cette jeune femme qui explique avoir gagné son procès aux prud'hommes contre son entreprise. Elle travaillait dans une agence de communication quand elle est tombée enceinte. Elle en a informé son employeur. Dans les jours suivant, elle a reçu une lettre de licenciement.

Cette autre jeune femme, Sarah, raconte son expérience : "Avant, dans mon travail, nous étions obligées de porter des robes roses, les hommes, eux, n'avaient pas de tenues imposées. Je m'en suis plainte auprès de la direction. On m'a répondu que 'des femmes, c'était plus joli à regarder en robe'. Depuis, Sarah a démissionné. "Mais parler au micro aujourd'hui, c'est aussi prendre ma revanche", assure-t-elle.

Malgré la tombée de la nuit et le froid, les prises de paroles se poursuivent. On parle aussi harcèlement, temps partiels et des emplois peu qualifiés réservés aux femmes, des tâches domestiques accomplies encore très majoritairement par les femmes. Et puis émerge une promesse, celle de prolonger le 7 novembre. Rendez-vous est pris le 8 mars prochain, pour la journée internationale du droit des femmes, pour pourquoi pas une grève des femmes.

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