Cet article date de plus de cinq ans.

"Sondages de l'Élysée" : le parquet national financier demande un procès pour Claude Guéant et d'anciens proches de Nicolas Sarkozy

Le parquet national financier demande un procès pour favoritisme pour l'ancien secrétaire général de l'Elysée Claude Guéant et plusieurs anciens proches de Nicolas Sarkozy révèle lundi France Inter. 

Article rédigé par franceinfo, France Inter
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
L'ancien ministre de l'Intérieur Claude Guéant, le 14 janvier 2017. (THOMAS SAMSON / AFP)

Le parquet national financier a demandé le renvoi en correctionnelle de dix personnes dans l'affaire des "sondages de l'Élysée", a révélé lundi 12 novembre France Inter. Il s'agit des sondages et des conseils commandés par le palais présidentiel sans appels d'offre, entre 2007 et 2011, pour près de sept millions d'euros, pendant le mandat de Nicolas Sarkozy.

Parmi la dizaine de personnes concernées, il y a Claude Guéant, l'ancien secrétaire général, Emmanuelle Mignon, l'ancienne directrice de cabinet et de Patrick Buisson, l'homme qui analysait l'opinion pour Nicolas Sarkozy, avant d'enregistrer des réunions à son insu.  

Claude Guéant considéré comme le "principal décisionnaire"

La Cour des comptes avait dès 2009 dénoncé ces contrats passés sans appels d'offres pour des sondages ou des conseils rapporte France Inter. L'association de lutte contre la corruption Anticor avait dû ensuite batailler pour que la justice puisse enquêter. Le parquet de Paris avait d'abord classé l'affaire en 2010. L'instruction, ouverte en 2011, pourrait déboucher sur un procès si les juges d'instruction suivent les réquisitions du parquet national financier datées du 6 novembre. 

Claude Guéant est considéré comme le "principal décisionnaire", même si lui-même a souligné qu'il appliquait les décisions de Nicolas Sarkozy, protégé par l'immunité présidentielle, expliquent nos confrères de France Inter. Le PNF reconnait que l'ancienne directrice de cabinet Emmanuelle Mignon "a été la première à s'interroger" mais elle va tout de même signer la convention avec la société de Patrick Buisson. Elle "a finalement privilégié l'exercice de soumission à une pratique illégale dont elle n'ignorait pas le caractère opaque", explique le réquisitoire révélé par France Inter. 

La rémunération "exorbitante" de Patrick Buisson

La qualification de "détournement de fonds publics par négligence" se rajoute pour Claude Guéant et Emmanuelle Mignon. Cela vise spécifiquement les contrats passés avec les sociétés de Patrick Buisson. Outre sa rémunération pour ses conseils, l'ancien journaliste de Minute et patron de la chaîne Histoire (groupe TF1), faisait des marges qualifiées d'"exorbitantes" (65 ou 71%) sur la vente à l'Élysée de sondages qu'il sous-traitait à des instituts, selon les informations révélées par France Inter. Si les juges d'instruction suivent ces réquisitions, Patrick Buisson sera renvoyé en correctionnelle pour détournement de fonds publics, recel de favoritisme et abus de biens sociaux, pour près de 180 000 euros. 

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.