Antisémitisme : "Les Juifs sont devenus des objets dans le champ politique, ils sont instrumentalisés", dénonce l'avocat Arié Alimi

"On se rend compte que les Juifs sont devenus des objets dans le champ politique, ils sont instrumentalisés, jetés les uns contre les autres, encore aujourd'hui dans la parole de Gabriel Attal pour essayer de disqualifier un ou l'autre camp politique", a dénoncé Arié Alimi sur franceinfo, jeudi 20 juin. Il est auteur d'une tribune publiée dans Le Monde intitulée : "L’antisémitisme de gauche connaît une résurgence incontestable, mais il est instrumentalisé pour décrédibiliser le Nouveau Front populaire", un texte signé avec l'historien Vincent Lemire.

"Il ne faut pas mettre en équivalence le camp des gauches, composé d'une succession de partis notamment La France insoumise où il y a eu quelques discours qui ont franchi les lignes rouges, et un autre parti qui est l'héritier de Vichy puisque ces statuts ont été créés postérieurement à la Seconde Guerre mondiale par un ancien collaborationniste, un ancien Waffen-SS", a affirmé Arié Alimi.

"Un antisémitisme ontologique et des discours d'égarement"

"Il y a eu une succession de paroles antisémites par son ancien dirigeant Jean-Marie Le Pen", fondateur du Front national. Selon Arié Alimi, les membres du RN "n'ont pas fait leur aggiornamento sur la question" de l'antisémitisme. "Le danger est plus bien grand s'agissant du Rassemblement national qui instrumentalise les quelques discours qui ont pu émailler la campagne électorale des élections européennes".

"Ce qui m'agace, c'est de faire de l'antisémitisme un objet politique qui pourrait permettre de disqualifier l'un ou l'autre des camp. Et ça, c'est extrêmement dangereux"

Arié Alimi

sur franceinfo

"À partir du moment où l'on considère que l'on peut jouer avec l'antisémitisme et avec les Juifs, c'est déjà une forme d'antisémitisme et il faut se méfier de ce type de discours", a mis en garde l'avocat. Il faut dénoncer tous les discours antisémites, "c'est la raison pour laquelle cette tribune était nécessaire pour dire qu'il y a des discours qui ne sont pas admissibles et qu'il ne faut pas mettre en équivalence un antisémitisme ontologique, celui de l'extrême droite française, et des discours d'égarement quelques fois", au sein des partis de gauche, selon Arié Alimi.