Le gouvernement lance des "assises de lutte contre l'antisémitisme"

Selon le ministère chargé de la lutte contre les discriminations, le but de cet événement est de "lancer un travail" pour définir "un socle commun de valeurs républicaines". Plusieurs associations et représentants de culte sont conviés.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Marche contre l'antisémitisme à Paris, le 12 novembre 2023. (SYLVAIN LESER / LE PICTORIUM / MAXPPP)

Le gouvernement lance lundi 6 mai des "assises de lutte contre l'antisémitisme". La ministre chargée de la lutte contre les discriminations, Aurore Bergé, réunit dans la matinée à Paris les responsables de plusieurs associations (Licra, SOS Racisme...) et les représentants des six principaux cultes pour plancher sur le sujet. Des témoins ayant été victimes de l'antisémitisme viendront également faire part de leur vécu.

Il s'agit de "lancer un travail" pour définir "un socle commun de valeurs républicaines", explique le ministère auprès de l'AFP, afin de "reconnaître l'antisémitisme tel qu'il est et lutter efficacement contre ce fléau". Des personnalités seront désignées à l'issue de la matinée pour travailler à ce "socle commun". "Quand on voit le volume, malheureusement, des actes antisémites (...), c'est toute la société qui doit se réveiller", a déclaré Aurore Bergé sur BFMTV-RMC vendredi, évoquant une "recrudescence terrifiante".

Les actes antisémites en hausse

Aurore Bergé avait annoncé en mars l'organisation de ces assises, en réponse à une tribune publiée par le collectif "Nous vivrons" et 70 personnalités, qui appelaient les candidats aux européennes à s'engager "sans détour et sans complaisance" contre l'antisémitisme. En revanche, et contrairement à ce qui était prévu initialement, aucun responsable politique ne sera présent, "pour éviter d'en faire un sujet politique avant les élections européennes", explique le ministère.

Le nombre d'actes antisémites recensés en France a presque quadruplé l'an dernier, à 1 676 contre 436 en 2022, selon le ministère de l'Intérieur. Le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) déplore une flambée après le 7 octobre, date des attaques sanglantes du Hamas contre Israël. Selon une enquête de l'Ifop pour l'antenne française de l'American Jewish Committee publiée le 4 mai dans Le Parisien, 94% des Français de confession juive estiment que l'antisémitisme a progressé depuis une dizaine d'années (+21 points par rapport à 2022). Cette même enquête montre que 35% des 18-24 ans ont le sentiment qu'il est "justifié" de prendre à partie "des Français juifs en raison de leur soutien réel ou supposé au gouvernement israélien".

Au niveau mondial, l'Anti-Defamation League, principal groupe de défense des droits des juifs, s'est alarmée dimanche du "niveau sans précédent" d'actes antisémites enregistrés en 2023, la guerre entre le Hamas et Israël alimentant un "incendie qui était déjà hors de contrôle".

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