: Reportage "Ce n'est pas aux victimes de changer de lieu d'habitation", estime une victime d'acte antisémite
Plus de 1 700 actes et propos antisémites ont été recensés en France depuis le début du conflit entre Israël et le Hamas. Il s'agit essentiellement de tags et d'insultes. Il y aussi quelques agressions physiques. Parmi les nombreuses victimes, Norbert, un père de famille, juif non pratiquant, qui habite en région parisienne.
Dans son quartier pavillonnaire paisible du Val-d'Oise, cette famille aurait pu se croire à l'abri des conséquences du conflit entre Israël et le Hamas. Et pourtant… Au total, leur maison a été caillassée une dizaine de fois. Mais rien chez les voisins. Alors Norbert a forcément fait le lien avec son nom de famille à consonance juive, inscrit sur la boîte aux lettres.
Des plaintes pour ne pas laisser passer
Il y a quelques jours, Norbert et sa femme ont réussi à identifier plusieurs de leurs agresseurs : des ados du quartier. Norbert et sa femme ont porté plainte. L'Observatoire juif de France s'est porté partie civile. Le père de famille qui se définit comme "non pratiquant et laïc" ne veut pas "laisser passer ça". Lui, le fils de déporté - son père a connu les camps de concentration - est abasourdi par la situation : "Quand je vois ce regain d'antisémitisme, je me dis que l'histoire se répète."
Mais malgré ces agressions, Norbert souhaite garder la tête haute : "On a vécu un stress depuis un mois. C'est en train de se calmer avec nos actions, comme cette plainte. Mais nous n'avons pas peur et nous ne souhaitons pas déménager. Ce n'est pas aux victimes de changer de lieu d'habitation, bien que cela nous soit passé par la tête."
Norbert et sa famille ont participé à la manifestation contre l'antisémitisme à Paris, le 12 novembre dernier. "Cela m'a fait beaucoup de bien", reconnaît-il, avant de conclure en souriant : "J'ai même marché aux côtés d'Alain Souchon !"
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.